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mercredi, 31 octobre 2007

LE NOURRISSON ET L'ALLAITEMENT

Les phases sensibles affectant l’épanouissement de la vie intra-utérine correspondent à des phases de croissance importante ou d’un remaniement tissulaire. Les lois biologiques étant constantes, on peut transposer ce rapport à toute phase sensible de la vie, comme le développement neuro-moteur de l’enfant, la mise en place des caractères sexuels à l’adolescence et, en général, à tout changement de vie nécessitant assez de vitalité pour permettre une forte adaptation.
C’est donc une autre gestation qui recommence après la naissance, celle du développement neuro-moteur. Mais déjà, le déroulement harmonieux de cette période capitale pour la vie autonome est déjà conditionné. Les performances de l’enfant « peu de temps après sa naissance sont indiscutablement le produit d’une combinaison entre l’équipement génétique de l’individu, sa vie intra-utérine et l’expérience de sa naissance ».
Dès les premiers instants de vie, la profondeur des racines établies auparavant conditionnera l’émergence de l’individu et le soutiendra avec plus ou moins force.

Influences significatives sur la vie du nourrisson

Selon Bernard Darraillans D.O., toute pathologie de la mère influence la fonction physiologique de l’enfant jusqu’à 30 mois ; après, l’enfant se différencie de la mère. Pour R. Fulford,
« Une fois que l’enfant est né, mon expérience me dit que les trois premières années sont les plus importantes, et que la diète est très importante à ce moment. Le corps s’habitue à la routine alimentaire, le type, la fréquence et le rythme établissent un schéma qui aide à promouvoir une meilleure santé. La chimie du système nerveux se comporte toujours mieux lorsqu’on lui donne une routine. »
« Je considère le plexus solaire comme étant plus qu’un simple amas de nerfs. Je pense que c’est un cerveau abdominal, où les émotions sont concentrées et où elles sont générées. Le nouveau-né normal a une fonction cérébrale abdominale plus grande que celle du cerveau (Tête). Le cerveau ne commence pas à s’épanouir avant que l’enfant ait atteint l’âge de trois ans. »
L’enfant finira donc sa maturation en dehors du sein maternel avant d’être relativement autonome d’un point de vue neuro-moteur. Ce développement l’amène progressivement vers une individualisation spatiale pour rencontrer timidement le monde selon une vie plutôt végétative, très fragile, faite de sommeil et de lait.


Importance de l’allaitement

Au-delà de toutes les modes, il faudrait se rappeler que l’allaitement est fondamentalement naturel. Il permet en plus de nourrir l’enfant avec le meilleur aliment adapté à ses besoins, de poursuivre la relation unique mère-enfant. C’est un moment privilégié qui apporte réconfort, amour et protection à l’enfant.

De nombreuses études redonnent ses lettres de noblesse à l’allaitement. L’allaitement protégerait l’enfant contre la mort par maladie infectieuse . L’allaitement pourrait diminuer le risque de sclérose en plaque en fournissant entre autres les acides gras essentiels au bon fonctionnement du cerveau et des réponses auto-immunes. « Allaiter jusqu'à trois mois pourrait réduire les risques de diabète insulino-dépendant et les enfants nourris au sein montrent des capacités verbales et motrices supérieures à celle des enfants nourris au biberon.»

Selon une récente étude scandinave, l’allaitement donnerait une protection significative face aux allergies et ce, pendant de nombreuses années après le sevrage. Par contre, l’introduction au lait de vache avant l’âge de six mois prédisposerait aux fréquentes infections de l’oreille. Une autre étude vient corroborer ce fait : l’alimentation à la bouteille serait un facteur de risque dans le développement de l’otite (Teele, D.W., U.S.A.,1989).
Selon Harold I. Magoun « la pression musculaire vigoureuse de la langue contre le toit de la bouche, lors de l’allaitement, élève la sphéno-basilaire et libère le mécanisme cranio-sacré » . L’allaitement est plus qu’un moyen de se nourrir et de se réconforter pour l’enfant, c’est un moyen d’équilibrer la tension des membranes réciproques et de permettre le meilleur équilibre possible pour les structures crânio-sacré.
Jean-Pierre Amigues D.O., lors d’une conférence multidisciplinaire faite à Paris en février 2000, a pu confirmer l’importance de l’allaitement au sein qui permet la mise en place de la lordose cervicale ainsi que le développement futur du maxillaire. Selon Mme Frymann, on devrait allaiter l’enfant jusqu'à neuf mois. Après cette période, le sein devient moins nourricier et plus un réconfort, une solution au problème que l’enfant rencontre. Pour elle, il est donc important de commencer à offrir d’autre solution et plus d’autonomie à l’enfant. Le sevrage du sein est une étape importante pour l’enfant et sa mère. Il devrait se faire progressivement, en harmonie et en accord avec les besoins de l’enfant.

Déductions pratiques
Pour un bébé, le traiter en ostéopathie, c’est aussi lui redonner la chance de repasser l’épreuve de la naissance pour mieux la réussir, en lui offrant l’opportunité de se sortir de sa lésion (compression, malposition in utero) et de se défendre contre l’agresseur (forceps, ventouse, anesthésie) Et ceci, dans des conditions où il pourra être le vainqueur et ainsi optimiser sa santé et l’expression de son être. Nous pouvons à ce moment par notre attitude, notre présence et notre pensée, démontrer à l’enfant notre sentiment d’accueil et d ‘amour; ce petit être qui vient de la lumière pour s’incarner dans la matière à travers le long tunnel maternel y sera très réceptif (concept de Bernard Montaud).

Pour le traitement spécifique des structures crâniennes et pelviennes il est bon de se référer entre autres aux ouvrages de W.G.Sutherland, D.O., Harold I.Magoun D.O. et de Viola Frymann D.O.

Nous présentons brièvement les principes de traitement de deux ostéopathes qui illustre à merveille la conscience de notre rôle thérapeutique et prophylactique en ostéopathie.
• Selon les principes de Denyse Dufresne D.O. :
Denyse Dufresne D.O. considère les nourrissons comme des petits êtres à part entière. « Le bébé, l’enfant exprime un mal-être à travers des troubles physiologiques tels une otite, de l’asthme.»Dès le début de la séance elle s’adresse directement à lui pour l’impliquer : « Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » La réponse peut être gestuelle, le bébé place une main sur l’endroit qui l’embête ou émotive, on perçoit alors un changement d’expression subit. L’anamnèse et l’observation des postures et de la coordination font également parties de la méthodologie d’évaluation. Il y a ensuite la palpation et le traitement où l’ostéopathe devient un point d’appui, un fulcrum pour le bébé, l’enfant.
• Selon les principes de Robert Rousse :
Robert Rousse accorde une grande importance, au recoupement des signes. C’est à dire que, toutes les informations se recouperont; l’observation, la palpation et l’histoire de cas raconté par les parents de l’enfant. Seul les tissus savent la mise en place de l’enchaînement lésionnel, le recoupement, la synthèse des éléments permet d’augmenter notre compréhension de la réalité tissulaire. De cette façon nous pouvons libérer les structures de leurs lésions, en relation avec la posture dans laquelle celles-ci se sont créés et ainsi regagner de façon optimale le mouvement céphalo-caudale de l’axe duremérien, et celui de la périphérie (rotation interne-externe).

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