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mercredi, 31 octobre 2007

Transmition transgénérationnelle de la santé

Issus de la thèse de Nathalie Séguin et de François Amigues sur: "Science, art et philosophie de l'ostéopathie dans la transmission de la santé à travers les générations", voici quelques réfexions à partager sur la santé.

FACTEURS INTERVENANTS DANS LA TRANSMISSION DE LA SANTÉ

Hérédité, histoire familiale, élaboration du système nerveux, qualité de la gestation sont autant de facteurs influant la transmission de la santé dont nous avons tracé les grands axes.

Notions de mémoire et de transgénérationnel

Le physique et le psychique sont de nos jours considérés comme indissociables, intimement reliés et mutuellement mis en œuvre dans l’élaboration de la santé. Le transgénérationnel est un concept lié à la psychologie, comme la génétique est reliée à la médecine. Or, les signes et symptômes que l’on voit apparaître chez un individu ont leur origine dans les événements du passé. Selon A.T. Still, on ne devrait jamais s‘attarder aux effets, mais toujours remonter à la cause. « Pour bien prédire, vous devez voir à travers deux voiles – celui du passé et celui du futur. Si un événement doit se produire demain, où est-il aujourd’hui ? La mémoire mobilise le passé; la raison voit le lendemain. »

• Et si cette cause venait de nos ancêtres ?
Les témoignages bouleversants, de l’art de vivre en harmonie avec la nature des aborigènes d’Australie alimentent cet espoir de retrouver la transmission des plus nobles valeurs que sont la santé, le bonheur et la plénitude au cours des âges.

L’archéologie n’a pas encore pu prouver que nous descendions de l’homme préhistorique et encore moins du singe. La philosophie moderne, fortement imprégnée des théories sur l’évolution, se situe à la croisée de la sélection naturelle et du concept lamarkien des caractères acquis. Partant de là elle explique l’état des générations actuelles par la force dégénérative qu’elles portent, transmise à la descendance.
Cependant, la dégénérescence ne serait pas synonyme de malformations congénitales, mais plutôt d’un manque d’épanouissement de nos potentiels.

Dans la lutte socioprofessionnelle enragée qui affaiblit les meilleurs élans, n’y a-t-il pas un facteur de dégénérescence qui pourrait se transmettre?

Or, les mémoires de ces arrangements persistent, et si elles sont favorables aux humains dans leur caractère évolutif lorsque des efforts de résolution d’un problème ont été faits, la loi de transmission reste aussi véridique en ce qui concerne les inadaptations à la vie. Cette théorie progressiste, accordant aux humains un certain contrôle sur leur destinée, fut d’abord défendue par le naturaliste français J.B. Lamark:
« En opposition à la pure sélection naturelle […], Lamark soutenait que les changements organiques acquis par l’utilisation ou la non-utilisation des organes et des structures était transmise aux organismes de la progéniture.»

Appliqué aux générations, c’est ici qu’apparaît tout l’intérêt de l’histoire ancestrale d’une personne. Une généalogie précise permettrait probablement de tisser une véritable trame biologique du stress transmis à sa descendance.

• Ces notions transgénétiques rejoignent celles de nos contemporains
Deux courants opposés semblent donc se transmettre entre les générations. D’une part, la santé comme une constance potentielle inaltérable, et d’autre part la réaction aux stress qui empêche à la santé de s’exprimer et qui s’inscrit comme un facteur limitant lui aussi transmissible.
Françoise Dolto rappelle dans La Cause des Enfants que :
« Tout enfant est obligé de supporter le climat dans lequel il grandit, mais aussi les effets pathogènes restés en séquelles, du passé pathologique de sa mère et de son père. Il est porteur de cette dette contractée à son époque fusionnelle prénatale, puis des dépendances post-natales qui l’ont structuré. »
Freud nous dit que
« l'hérédité archaïque de l'homme ne comporte pas que des prédispositions mais aussi des contenus idéatifs des traces mnésiques qu’ont laissées les expériences faites par les générations antérieures. » « Nous postulons l’existence d’une âme collective (…) [et, qu’] un sentiment se transmettrait de génération à génération se rattachant à une faute (dont) les hommes n'ont plus conscience et le moindre souvenir. »
Freud, tout au long de son œuvre, a toujours référé aux racines individuelles et aux racines groupales de l’identité individuelle de l’homme. L’individu mène une double existence, il recherche sa propre individualité à travers le maillon d’une chaîne à laquelle il est assujetti.
Le transgénérationnel se joue sur plusieurs plans. Premièrement, il passe indéniablement par le plan physique; la morphologie de l’individu, par exemple, peut être le siège de certaines influences des générations passées. Ensuite, sur un plan plus psychique, il y a trois niveaux :
• de l’attachement; relation symbiotique, transmission de patterns
• des liens; les interactions affectives et fantasmatiques
• du plan de relation; la question des identifications.
Ceci n’étant que des notions sommaires du courant transgénérationnel mis en avant par le professeur Bernard Golse , pour dépasser la seule dimension génétique de la transmission.
Anne Ancelin Schützenberger est une des pionnières de cette notion des liens transgénérationnels. Elle transmet ses découvertes dans son livre Aïe, mes Aïeux. Pour un individu, sa famille est un « atome social », un nid, une matrice à partir de laquelle on se construit, on trouve son identité. Elle est tissée des fils du passé. Elle nous parle de la notion de conflits non résolus et de leurs conséquences par l’impact du regard de la famille, de la société et de l’équilibre familial sur le développement d’une personne, de sa santé, de sa maladie et de sa rechute .
« On peut parler de comptes familiaux et du grand livre des comptes de la famille où on voit si l’on est en crédit ou en débit. D’où le concept de justice et de justice familiale (et de loyauté). Quand la justice n’est pas faite, cela se traduit par l’injustice, la mauvaise foi, l’exploitation des membres de la famille les uns des autres (parfois par la fuite, la revanche, la vengeance), voire même par la maladie ou l’accident répétitif. »
Déjà Freud parlait de ce « trou noir » que chaque personne porte en elle, son « non-dit » ou « non-exprimé ». Ce « non-dit » qui reste engrammé dans le corps et qui peut créer des lésions sur plusieurs générations, tel que mentionné par Phillippe Druelle.
Selon Anne Ancelin Schützenberger ce « non-dit » se manifestera par la douleur, la maladie, le silence, le langage du corps, l’échec, l’acte manqué, la répétition, les malheurs et les difficultés existentielles du patient :
« La fidélité aux ancêtres, devenue inconsciente ou invisible (la loyauté invisible) nous gouverne; il est important de la rendre visible, d'en prendre conscience, de comprendre ce qui nous oblige, ce qui nous gouverne et si, éventuellement, il ne faudrait pas recadrer cette loyauté, pour redevenir libre de vivre sa vie. Que notre vie soit l’expression de notre être profond. Les parents ont mangé les raisins verts et les enfants en ont eu les dents agacées, est-il écrit dans la Bible ».

Notion d’invariants biologiques et de neurologie cognitive

Le biologiste R.Y Cajal explicite au début du 20e siècle la plus complexe des organisations cellulaires : le système nerveux. La neurologie deviendra le pôle de toutes les recherches vers cet « homme neuronal », dont le Pr de neurobiologie, J.P. Changeux, décrit l’encéphale comme
« un gigantesque assemblage de milliards de toiles d’araignées neuronales enchevêtrées les unes aux autres, dans lesquelles crépitent et se propagent des myriades d’impulsions électriques prises en relais ici et là par une riche palette de signaux chimiques. »
Dernière-née, la neurologie cognitive soutient que le cerveau exécute constamment quatre opérations visant à reconnaître le réel, le virtuel, l’imaginaire et le symbolique. Grâce à ces opérations, il déclencherait en permanence dans le corps la meilleure réponse biologique pour adapter l’organisme aux situations qu’il rencontre à l’état de veille. Ce qui est certain, c’est qu’à l’état de sommeil, la vagotonie permet une activité de réparation, de reclassement de l’information, spécialement pendant le cycle cinq du sommeil .
Ainsi, un nombre incalculable de programmes de résolution de problèmes s’enregistreraient tout au long de la vie. Et ce, non seulement depuis la naissance, mais déjà pendant la gestation. À cette banque de données, s’ajoute celle des programmes des générations précédentes, qui resteraient comme une mémoire passive, prête à être réactivée par tout facteur déclenchant significatif. Le mécanisme qui en résulte démontre que dans certaines situations complexes ou intenses, le cerveau a gravé une stratégie de défense, un programme qui déclenche une réponse biologique invariable dans l’organisme, chaque fois que celui-ci retrouve une situation stressante qui lui rappelle la première ou qui atteint un même niveau de stress déjà connu. Ce sont donc des sortes de raccourcis que le système nerveux bâtit pour devenir plus performant au fil de ses expériences. Ce système est évolutif de telle sorte que chaque situation déclenchante et symbolique enrichit le programme, le renforce, afin d’augmenter la réponse cellulaire. Ce faisant, si la réponse à un stress spécifique est une constriction des vaisseaux, elle peut devenir par répétition, et selon l’intensité, eczéma, allergie, asthme ou cancer à l’extrême. Mais dans tous les cas, elle représente la meilleure réponse que le système nerveux est capable de donner.

• Influence du vécu sur l’ontologie
Une conséquence importante de ces découvertes neurologiques concerne directement l’ontogenèse. En effet, il devient intéressant de se demander dans quel état se trouve le corps lorsqu’un problème complexe à résoudre se pose à lui ?
- D’une part, selon sa disposition : son état de fatigue, d’excitation… (on sait qu’un accident survenant sur un alcoolique peut lui causer moins de dommage à cause de son manque de contractions réflexes lors de l’impact, par exemple.)
- D’autre part, selon son degré de maturation neuro-hormonal et cellulaire en général (la capacité de supporter un stress varie au fur et à mesure du développement neuro-hormonal de l’embryon à l’enfant à l’adulte).

Les observations précédentes viennent supporter les relations déjà établies entre le développement et la capacité d’apprentissage, mais aussi la capacité de performance face à un problème majeur à résoudre. À l’inverse de l’animal, la vie de l’homme nécessite une longue assistance de la part de ses parents pour assister la maturation complexe, donc plus lente, de son corps avant de devenir autonome. Cette maturation passe par des phases sensibles où le stress peut avoir un grand effet sur la santé.

Lorsque l’on rentre dans le détail, on se rend compte que chaque époque de la vie apporte la maturation d’un système dont les grandes lignes ont été définies durant la gestation . Il apparaît alors clairement que l’être humain développe tout au long de sa vie le plan prévu pour lui lors de sa conception, dont la structure exacte définitive a été déterminée lors des neuf mois de grossesse. De cette façon, il est à prévoir que nous serons capables d’ici quelque temps d’établir un rapport très précis entre l’idée qui a présidé à une conception, les influences qui assisteront son développement, qui en graveront la forme tout au long de la gestation et les prédispositions selon les âges de la vie. À la naissance, tout est en place, les seules interférences qui affecteraient le déroulement de la vie seraient les infinis défis qui se présenteront à la personne pour forger son caractère. Mais les grands traits de son tempérament, son « terrain », les propriétés de sa « terre », avec lesquelles il vivra ses expériences, seraient déjà tous là.

La plupart des recherches en néonatalogie tendent vers cette conclusion, et en attendant des preuves plus définitives, nous en savons déjà assez pour redonner à la grossesse une importance qui s’est perdue au fil du temps . Le respect des phases de maturation de chaque organe est très important durant la grossesse. Tout effort d’adaptation qui dépasse le niveau de compétence du corps peut engendrer la mise en place de « programmes de défense » qui ne soient pas souhaitables pour l’avenir et la santé, mais qui seraient les meilleurs au moment où le problème est survenu. Concrètement, il est, par exemple, étonnant de voir le lien entre un enfant hyperactif, son Q.I. (souvent très élevé) et les fortes compressions qu’il a subies in utero. Il semble que les fortes pressions exercées sur son corps aient produit un tel afflux d’information que le cerveau s’est programmé à développer beaucoup plus de connexions synaptiques pour être capable de gérer ces autoroutes d’informations dues à la surstimulation. Ainsi malgré leur hyperactivité constante, ils sont capables d’apprentissage accéléré lors des quelques minutes d’attention et de concentration qu’ils dégagent dans une journée .
Dès lors, pour enrichir l’interrogatoire, il devient très important de se pencher sur les grands événements qui ont affecté la vie d’une personne et la période où ils sont survenus. C’est là où l’étude de la maturation des systèmes époque par époque devient très utile à approfondir.

• Notions de spasme endocrânien
Comment ces mémoires lésionnelles se mettent-elles en place au niveau du corps, et comment sont-elles perceptibles en ostéopathie ? Philippe Druelle D.O. a mis en évidence l‘existence de spasmes endocrâniens, perceptibles et catégorisables selon leur origine personnelle, familiale ou sociale, ainsi que leur nature traumatique ou émotionnelle qui peut être acquise ou transgénérationnelle. Ces spasmes seraient l’expression d’une perturbation bio-électrique (électromagnétique) émanant du système nerveux, traduisant l’empreinte d’un conflit refoulé, ignoré, caché ou occulté en partie au niveau cérébral. Cette absence de cohérence issue de non-dit ou de dit à-demi fait naître une incohérence dans le corps qui seraient transmissibles puisqu’ils se retrouvent avec une précision étonnante d’une génération à l’autre. De tels spasmes seraient en fait décelables dans n’importe quel tissu du corps, mais trouveraient tous leur représentation au niveau crânien. Là encore, nous pouvons voir l’implication de l’ostéopathe, par le traitement de ces lésions, dans son rôle thérapeutique pour l’individu et sa descendance.

• Les « centres » de la transmission de la santé
La peau, notre enveloppe corporelle, est la première de nos limites qui nous permettra individualisation et spécificité. Si nous considérons les limites de la santé, les limites émotionnels, les limites mentales comme d’autres peaux qui permettent d’individualiser et de conférer une spécificité originale, un chemin unique à notre existence, le problème des limites change complètement de sens. Elles deviennent dès lors des alliés, des aspérités qui permettront de s’élever dans nos ascensions, des balises qui nous permettront de ne pas nous perdre et des flacons qui préserveront notre essence. Ce regard porté aux limites n’est pas conventionnel car elles représentent toujours l’ennemi à abattre et pourtant, ne sont-elles pas ce qui nous permet d’exister ? C’est alors que le contenant qu’elles recèlent prend, grâce à elles, toute son importance. Le volume qu’elles circonscrivent est animé d’un « Souffle de vie » qui s’exprimera selon l’accueil qu’il recevra au sein de ce volume. Soit que les limites laissent s’échapper leur contenant et créent des fuites, soit que ce contenant manque de fluidité et soit décentrée, il y aura alors une difficulté à bénéficier du souffle de vie dans lequel nous vivons, nous nous mouvons et avons notre existence. Or, le souffle de vie s’exprime dans le corps à travers ces fulcrums qui entretiennent le mouvement et la fluidité des liquides qui modèlent et assurent l’intégrité de l’unité fasciale. Donc, les fulcrums sont les clés du souffle de vie. Ils doivent être présents au sein de chaque cellule, chaque organe et centre de volumes, dans des successions enlignées les unes par rapports aux autres pour permettre au souffle de vie de remplir tous les volumes de sa présence bienfaisante, intelligente et autoguérissante.

La santé se transmet par la vie. Or, pour l’ostéopathe, la vie jaillit de ces centres omniprésents dans notre corps que sont les fulcrums. Points d’équilibres de chaque partie et des parties entre elles, points d’équilibres de chaque fascia et de chaque volume liquidien, ils sont les centres de la moindre segmentation corporelle; ils sont le point d’équilibre du M.R.P., le moment d’absence de mouvement entre l’inspir et l’expir. Ils y rayonnent leur vie (Potency) comme des soleils qui maintiennent le tout cohérent et vital tant qu’ils en occupent le centre pour y imprimer le rythme qu’ils engendrent dans les tissus. Plus les fulcrums sont opérationnels, plus ils délivrent la puissance et l’intelligence de la vie dans la structure et plus la santé se manifeste. Elle devient alors silence, transparence, intensité et se fait oublier. À l’inverse, on déduit que tout événement physique ou psychique capable de faire perdre à ces axes leur centre seront des facteurs hypothéquant grandement la santé, à cours ou moyen terme.

On peut donc attribuer à la restitution des fulcrums dans le corps le pouvoir de transmettre la santé. Ces centres potentiels du mouvement traduisent l’habileté du corps à répondre au souffle de vie. Ils peuvent cependant être perturbés par l’empreinte d’un strain tissulaire (effet d’une force appliquée au tissu) d’origine traumatique, toxique, chirurgical, etc. mais aussi d’origine émotionnelle ou mentale affectant la biodynamie du corps. Donc, de par leur nature temporelle (rythmique) et spaciale, ces centres vivants d’équilibres dynamiques apparaissent comme les points de convergence réunissant pensées, émotions et corps à la recherche d’un alignement de phase permettant l’expression du souffle de vie dans la matière. De cet alignement miraculeux semblent procéder à la fois la perpétuation de la vie, mais aussi sa qualité d’expression. Et si nous devions juger la santé par le niveau d’alignements cohérents de ces trois mondes physique, émotionnel et mental, nous pourrions dire que l’homme, qui possède le monde psychique le plus développé parmi les règnes, mérite notre admiration pour ses talents d’acrobates et de jongleurs capables de faire coïncider ensemble des mondes si vastes et si complexes chez lui. Cette image résume en elle toutes les dimensions et les défis dont dépend la transmission de la santé chez l’être humain… et ces défis débutent lors de la conception.

dimanche, 18 mars 2007

Sur la trace de nos racines...

Anthropologie et philogénèse vers l'être humain du 21ième siècle....
comprendre d'oû nous venons et la trajectoire que la vie nous trace en visionnant:

et

(F.A.)

samedi, 17 mars 2007

Révolution sur la compréhension des lois de l'hérédité

Le Pr. BRUCE LIPTON (http://www.brucelipton.com/) fait partie de ces chercheurs qui voient l’univers dans les cellules qu’ils observent. Enseignant universitaire aux États-Unis, il a orienté son travail sur les cellules souches qui représentent le potentiel de création de tout être vivant. La question qui se pose face à ces cellules originelles est de savoir « qu’est-ce qui leur permet un jour de se spécialiser, comme donner une cellule osseuse, tandis qu’une autre va donner une cellule nerveuse ? Ses conclusions viennent renverser les vieux schémas de la toute puissance génétique.

Visionner les deux clips suivant sur:
et


Dans la science classique, tout est contrôlé par les gènes et le mental n’a aucune influence sur le comportement du vivant. Le darwinisme privilégie l’hérédité comme source de nos caractères et L’ADN, comme le moteur de transmission de ce déterminisme. Cette conception a l’avantage de considérer l’être vivant comme une machine dont on pourrait remplacer les gênes défectueux grâce aux manipulations génétiques. Ce qui sous-entend que l’aide serait toujours extérieure et que nous aurions toujours besoin de notre garagiste génétique.

Les gènes servent à programmer les protéines, substances de construction de notre organisme. Selon cette théorie, ils seraient les architectes qui décident de la taille, des matériaux, du nombre de pièces de la maison qu’est notre corps.
En vertu de cette comparaison, on peut imaginer que plus l’immeuble est grand et complexe, plus il y aura d’employés dans le bureau de l’architecte pour travailler à ce projet. Or, les découvertes du génome, sur lequel le monde scientifique avait investi beaucoup d’espoir ces dernières années, sont décevantes. Le corps humain, ensemble harmonieux de trillions de cellules, a besoin de 25.000 gènes pour s’organiser tandis qu’un nématode, ce petit ver composé d’un millier de cellules à peine, possède 24.000 gènes.
Il semble donc que les gènes ne soient pas ce qui permet de définir la complexité et la suprématie de l’espèce humaine.

Le Pr. LIPTON s’est ensuite intéressé à ces protéines qui sont l’assemblage de quatre acides aminés basiques contenus dans l’ADN et qui sont l’équivalent des briques nécessaires à la construction de l’immeuble de notre organisme.
Dans cette optique, on peut garder la métaphore de l’architecte pour les gènes qui décident bien de la couleur des yeux, de la taille, etc., mais sans nous dire qui décide de cela. Les gènes seraient donc bien le programme mais, en aucun cas, le programmeur de cet agencement protéinique qui bouge et évolue pour donner les fonctions vitales. Certaines protéines régulatrices forment un manchon autour de l’ADN, ce qui empêche de lire les gènes. Elles sont une sorte de protection des informations primordiales (comme on préserverait un vieux parchemin du contact de la lumière ou de l’air pour éviter qu’il ne se désagrège). Lorsqu’il est nécessaire d’avoir une information, ces protéines libèrent l’accès à l’ADN pour faire une photocopie du gène adéquat qui va permettre, par le biais de l’ARN (sorte de lecteur du gène) de coder pour une nouvelle protéine mieux adaptée à la situation.

Mais comment savoir quelle protéine est la mieux adaptée ?

Dans notre comparaison avec la maison, comment l’architecte peut-il décider d’utiliser du bois ou des façades métalliques pour réaliser le bâtiment ? Il va le savoir en vous écoutant, en percevant vos besoins, vos désirs, vos goûts afin de pouvoir réaliser ce qui vous sera le plus adapté, à ce moment-ci de votre existence. Il se peut que vous adoriez les maisons en briques à 30 ans et que vous préfériez la chaleur du bois à 50. Il devra s’adapter à vos besoins.

Bruce LIPTON a mis en évidence que les protéines sont, en fait, ce qui va moduler les choix de réaction cellulaire. Oui. Elles sont sensibles à un signal extérieur. Ce sont elles qui écoutent nos besoins et lorsqu’elles perçoivent une modification du milieu extérieur, par exemple besoin de sucre ou besoin d’oxygène ou sensation de plaisir ou de douleur, elles vont décider d’aller lire le gène adéquat pour obtenir la meilleure réaction chimique face au besoin entendu. L’ADN serait dans ce cas passif, il n’est là que pour être lu, comme le vieux parchemin ; il est une source de référence, sorte de mémoire originelle de l’univers qui ne détermine rien mais qui offre la possibilité du tout. Cela s’appelle « un contrôle cellulaire épi génétique » c'est-à-dire au dessus de la génétique, qui est la base même de la nouvelle science.
Cette vision d’une matrice animée par un signal extérieur vient rejoindre les dernières données de la physique quantique dont la notion principale est que rien n’existe en soi sans la participation de l’observateur. Inné et acquis peuvent donc avancer main dans la main sur le chemin de l’évolution.

Qu’est ce qui influence notre perception de l’environnement ?

Toujours selon le Pr. LIPTON, il existe trois choses qui peuvent influencer le signal reçu par la cellule. La première est de l’ordre traumatique, physique, la seconde d’ordre toxique, chimique et la troisième purement mentale.
« L’esprit influence la matière » est un postulat bien connu des traditions spirituelles ; les travaux de Bruce LIPTON ont fait le chemin inverse pour montrer la réaction de la matière à l’esprit. Le développement des sciences cognitives et du fonctionnement du cerveau ont permis d’affiner les origines de la pensée. Ainsi, 85 à 95 % de notre fonctionnement se fait en pilotage automatique grâce au cerveau archaïque, qui permet de réguler les fonctions vitales sans avoir à y réfléchir. Les programmes de ce cerveau qui nous laisse libre de parler du dernier film tout en conduisant ou en faisant la cuisine, viennent de l’apprentissage des générations précédentes, autant humaines qu’animales. C’est un programme performant, mais qui ne conduit qu’à des habitudes bien confortables et instinctives mises en place par observation de notre environnement. Nous savons maintenant que le nouveau-né, et aussi le fœtus, sont de véritables récepteurs de sensations. Leur cerveau fonctionne en ondes delta, comme si le bébé n’était qu’un observateur derrière une vitre, sans possibilité d’agir sur le monde qu’il perçoit.

Tout l’environnement psychologique autour de la grossesse laisse une empreinte que le cerveau archaïque va ensuite relire sans cesse, telle une disquette efficace. Si la mère a une réaction de peur en voyant une araignée, l’enfant enregistre cette réaction comme LA réaction appropriée, puisqu’elle vient de sa mère.
Il n’y a à ce moment là aucun jugement de bien ou de mal, mais juste une réaction par rapport à un modèle. Ce qui nous oblige à admettre que ce que nous sommes et faisons à beaucoup plus de poids dans l’éducation de nos enfants que nos discours.
On sait que la stimulation sensorielle est primordiale pour le développement psycho moteur de l’enfant. Mais il apparaît désormais certain que cela commence bien avant de pouvoir concrètement toucher ou embrasser ou regarder bébé. Puisque nos cellules réagissent à des perceptions extérieures, nos comportements seraient issus de situations vécues dans les premières années de notre vie.
Toutes les disquettes mises en place à cette période sont comme nos programmes par défaut. Tant qu’ils fonctionnent, nous ne sentons pas le besoin de changer la taille des caractères ou la police pour écrire notre vie. Mais quand la maladie ou des troubles comportementaux apparaissent, ou que nous en sommes à notre nième divorce ou licenciement, c’est que nous fonctionnons avec un Windows 98 à l’heure du XP. Cela ne veut pas dire qu’il faille se moderniser, mais cela signifie qu’il y a discordance entre le hardware et le software

« l’homme du troisième millénaire nettoie les programmes pour passer de l’ignorance à la connaissance.»

Nombres de chercheurs actuels parlent de cette capacité d’être ce que nous pensons , chacun utilisant son expertise qu’elle soit au niveau de l’infiniment petit cellulaire ou de la psychologie. La physique quantique valide de telles notions car elle nous apprend aujourd’hui que rien n’existe en soi, que tout est modulé au niveau subatomique par le regard de l’observateur. Nous participons donc à la création de la vie.
Au niveau de la grossesse, cela veut dire que nous ne sommes pas uniquement actifs pour qu’un ovule et un spermatozoïde se rencontrent. Toutes nos attitudes, joies et peurs vont influencer le bébé non seulement dans sa psyché, mais bel et bien aussi dans son corps. Beaucoup de ses réactions seront modulées et apaisées par un environnement favorable au couple parental. Parfois, lorsque les événements sont trop durs à vivre, il se peut que les parents basculent en pilotage automatique et qu’ils envoient des messages dysfonctionnels. Ils ne sont pas responsables des maladies transmises à leur enfant et il est primordial de le répéter à tous ceux qui ont donné vie à des enfants ayant des maladies congénitales. Aucun parent au monde ne veut que son enfant soit malade. Tous les messages dits « maladisants » étant gérés par le cerveau archaïque, ils peuvent être reformulés par le néo cortex en les ramenant à la conscience.
« Nous avons plus de pouvoir que ce qu’on nous a dit » affirme Bruce LIPTON. Cette vision pourrait être bien dérangeante, certes, mais elle est aussi source d’une nouvelle idée de notre « bien naître. » Ce que confirme Le Dr David CHAMBERLAIN, psychologue américain en disant « de toutes façons le bébé sait tout et tout le temps.» Cette révélation sera une évidence pour les générations futures mais demande que nous, parents et grands parents, éducateurs et personnels de la périnatalité et ex-enfants arrêtions de nous mentir !

Isabelle BURNIER .
www.consciencecellulaire.com
références: www.brucelipton.com