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mercredi, 31 octobre 2007

La naissance

LA NAISSANCE

Pendant la gestation, c’est le monde intérieur qui régit les perceptions de l’enfant, après sa naissance c’est peu à peu le monde extérieur qui régira les nouvelles perceptions. Ce constat de Bernard Montaud rejoint celui de Bernard Daraillans D.O. : L’intéroception (reliée au « corps » énergétique) régit le monde du fœtus, les sensations lui viennent de l’intérieur, de ce monde qu’il partage avec celui de sa mère. À la naissance, au moment où le corps de l’enfant se remplit de la première respiration, son monde bascule pour devenir : l’extéroception (mise en place du « corps » des émotions reliées aux cinq sens). Quand l’enfant naît, sa mère devient extérieure, c’est la première expérience entre intéroception et extéroception. La résonance entre le corps éthérique (vital) et le corps astral (émotionnel) devient le corps sensoriel.
« Pour plusieurs, la naissance est le premier traumatisme majeur. Le bébé prend une forme compacte pour la naissance, et après la naissance, il prend sa première respiration et le corps reprend sa forme. Malheureusement, ce processus n’est pas toujours complet dans plusieurs cas le corps ne reprend pas sa pleine expansion, le prédisposant ainsi à la distorsion et à la dysharmonie. »
Dr Fulford D.O. relate plusieurs études : l’une d’elle faite à l’hôpital de Stockholm en Suède conclut que le trauma de naissance était le facteur de risque le plus propice au suicide selon une étude qui portait sur 412 patients entre 1978 et 1984. Il y aurait même une corrélation entre le type de suicide et le type de souffrance à la naissance; l’asphyxie en est un exemple, selon les études du docteur Jacobson. Une autre étude, publiée en 1985 dans le journal médical britannique The Lancet, a détecté trois dénominateurs communs au suicide : (1) une détresse respiratoire excédant une heure au moment de la naissance, (2) le manque de soins prénataux avant la vingtième semaine de grossesse, (3) la maladie chronique de la mère pendant la grossesse.

William Garner Sutherland D.O. attire notre attention sur l’impact de la naissance :

« Le mécanisme de la duremère opère comme un fil téléphonique tendu entre ces deux piliers, avec son fil qui est mis en tension d’un pôle à l’autre. Quand la tempête de neige arrive, elle encombre le fil de sa neige, alors les piliers sortent de leurs axes verticaux, mais ils restent connectés et tanguent d’un même angle.
Je veux que vous appliquiez cette image au crâne de l’enfant, lorsque des influences externes ont influencé sa forme. Considérez des traumatismes induits par l’adaptation au canal de la mère ou par des chutes durant la vie de l’enfant. Visualisez un étirement fait sur la duremère qui tire les os hors de leurs positions normales et de leurs relations normales entre eux. C’est alors nécessaire d’utiliser les membranes pour ramener ces petits os à la normale. Les membranes fonctionneront comme les fils téléphoniques entre leurs piliers, retrouvant leur alignement normal.
Même après un accouchement normal, la situation demande notre attention. La tête du bébé s’est adaptée mécaniquement au passage lors de la naissance. Lorsque le bébé pousse son premier cri et respire, aidé par la pression atmosphérique, le cri est d’habitude vigoureux, un cri spécial, avec ou sans tape sur les fesses. Ce processus fait fluctuer le liquide céphalo-rachidien. Après, les membranes vont au travail et tirent les os à leur place. »
Robert Rousse, avec ses principes spécifiques au traitement du nourrisson (applicable chez l’adulte par rapport à ses lésions périnatales), considère la duremère, lui aussi, comme un élément clé pour libérer les lésions. La pleine liberté de l’axe central serait le but à atteindre pour favoriser le plein potentiel de l’enfant. De plus pour lui, la duremère peut se bloquer de l’intérieur (la peur serait une des causes de ce mécanisme), ce faisant elle bloque tous les paramètres de mobilité et de vitalité.

Le point de vue du Dr C.Massin
Le Dr C.Massin attribue des étapes importantes à franchir au moment de la naissance, basées sur la réalité biologique de cet événement qui pourront être la source de facteur limitant la santé.
« La souffrance que certains vivent au moment de leur venue au monde constitue alors une matrice mentale de naissance. Celle-ci, unique pour chacun, oriente des traits fondamentaux de notre affectivité, de nos expériences, de notre corporalité et de notre sexualité. En outre, lorsque nous devenons parents, nos expériences périnatales se réactivent puissamment avec des conséquences importantes sur la grossesse, l’accouchement et le maternage. »
Il mentionne également qu’il est très important pour la mère de garder la communication avec l’enfant tout au long de la grossesse, de parler à son bébé. Et surtout au moment de la naissance, afin d’accompagner et d’accueillir l’enfant.

Les grandes étapes psycho-corporelles de la naissance selon Bernard Montaud

« D’un côté il existe, dans l’accouchement, une arrivée physique, charnelle, un périple du corps traversant des épreuves pour naître […] Et s’il existait en même temps une autre arrivée pendant l’accouchement. Un autre périple; celui de l’esprit traversant lui aussi des épreuves pour naître, des épreuves psychiques et spirituelles ? […] La naissance de l’esprit, qui accompagne inévitablement celle du corps, mais que seul le nouveau-né peut connaître. »
Bernard Montaud a animé pendant plus de quinze ans des stages permettant aux personnes de revivre physiquement les différents traumatismes intérieurs qui avaient jalonné leur vie. Puis quelques-uns remontèrent un peu plus loin dans le temps, jusqu’au moment de l’accouchement qui les vit naître. Par la suite, plusieurs autres personnes firent la même expérience. Ils ont décrit les faits de leur naissance et, bien souvent, ils ont pu en vérifier l’exactitude avec les archives des hôpitaux.
« Leur corps adulte éveille dans leur esprit les images, les scènes et les perceptions de ce lointain passé. La où la mémoire du cerveau fait cruellement défaut, il semble bien que la mémoire cellulaire – celle de la chair – garde à jamais gravée en elle cette traversée du ventre maternel. »
Par l’écoute et le dialogue avec les tissus, le corps ne nous livre-t-il pas ses secrets, ses lésions ostéopathiques, ses engrammes de souffrance dans la matière, ses ralentissements, ses restrictions de mobilité et de motilité, ses sidérations de la matière ? Seul le corps sait. Il sait nous guider vers sa libération seulement si nous avons l’attention et l’intention à l’écoute des lois de la nature, en harmonie et en consentement avec elles. Comme disait le Dr Still, nous devons toujours remonter à la cause pour en abolir les effets – ne devons-nous pas alors tenter de retourner à la cause première ou du moins tenter de la retrouver ?

De ces expériences Bernard Montaud tira le constat suivant : pour naître, l’enfant passe par sept étapes. Quatre de ces étapes ont lieu à l’intérieur du ventre maternel et trois à l’extérieur. Son expériences met en lumière le mystère de la naissance et son implication dans la santé. Voici un très bref résumé de ces métamorphoses et de ces étapes amenant matière à réflexion sur le long chemin de la quête des causes et des effets.
• Première étape : la décision de naître
L’accouchement est vécu comme le troisième volet d’une trinité de naissance, la première naissance est celle où l’enfant fut créé (rencontre de ses parents), il perçoit alors sa tâche à accomplir parmi les hommes, la deuxième naissance est celle où l’enfant est procréé (expérience amoureuse des ses géniteurs au moment de la conception) il perçoit alors sa tâche familiale, et la troisième naissance est celle de l’accouchement, ou l’enfant doit décider de son indépendance physique; son désir de naître motivé par les deux autres naissances.
« Le fœtus se présente de lui-même, plus ou moins bien, indiquant que la décision est prise, elle aussi, plus ou moins bien […] Des études médicales ont pu prouver que l’enfant participe au déclenchement de l’accouchement par un processus hormonal particulier. Se peut-il que ce processus glandulaire ne soit que la réponse chimique correspondant à sa décision de naître ? »
• Deuxième étape : le long couloir du ventre
Les contractions
« Ses premières tentatives de relâchement (celles de la mère lors des contractions) se trouveront en conflit avec toute sa vie intérieure du moment : sa peur d’accoucher, son rapport à la mort, sa tranquillité envers sa propre histoire. À tout cela vient s’ajouter l’agitation qui règne autour d’elle ». Les contractions de la phase d’expulsion demandent une participation active de la mère. « Par ces premières contractions s’établit une relation d’une extrême intimité entre la mère et l`enfant. »
La progression dans le long couloir
« Ce long couloir est glissant, mais de plus il est sans prise; il n’offre aucune aide pour faciliter la progression, et cela impose au fœtus une avancée en reptation, à la façon d’une vis. […] chaque millimètre franchi est une victoire titanesque sur l’espace. […] Tout ce qui ne progresse pas souffre puis, au-delà d’un certain seuil de souffrance, meurt. […] L’épreuve du long couloir va donc nous enseigner charnellement les lois de l’engagement, de l’endurance et de la foi. »
• La troisième étape : les points de blocage
« C’est la phase d'expulsion, pendant laquelle la mère devra aider activement l'enfant à sortir. Or, durant cette phase, il se produit un autre phénomène – la dilatation du col utérin-. Et cette dilatation forcément insuffisante va, elle aussi, être source d'informations pour le nouveau-né. Comment le dire plus simplement ? D'un côté, la mère pousse pour que son enfant sorte, et de l'autre elle l'empêche de passer. Et le fœtus reçoit ainsi deux sources de messages contradictoires. […] Il se joue là l’établissement d’une relation subtile de confiance entre le Maître et le disciple, entre la mère et l’enfant […] Il a soudain peur de mourir et que, d’autre part, il lui faut peu à peu admettre la terrible évidence que pour vivre il devra tuer. […] Il lui faudrait passer en force, peut-être même déchirer. Et c’est inconcevable! […] Dans cette troisième étape, le processus selon lequel le nouveau-né est amené à faire son choix le marquera cellulairement pour tous ses grands choix à venir. »
• La quatrième étape : les modalités de la sortie
Sa liberté physique toute neuve, associée au soulagement de ne plus souffrir provoque en effet une ivresse qui peu à peu le submerge. Il s’ensuit un cri qui succède à une inspiration dépliant les poumons et permettant la mise en route de la respiration. Puis, la coupure du cordon signifiant la séparation à la mère et la rencontre de l’imperfection de la terre!
• La cinquième étape : les grands yeux qui voient tout
À ce moment, l’enfant peut visiter les consciences des gens qui l’entourent ainsi que celle de sa mère. Lui qui arrive d’un monde d’amour absolu côtoie et découvre le monde mensonger de la condition humaine.
• La sixième étape : tout voir jusqu’à la folie
Lors de la naissance, si les parents, si les accoucheurs savaient à quel point cette petite vie a besoin de réconfort! C’est de recueillement et de compréhension dont il aurait besoin, de quelqu’un qui cesserait de s’extasier au-dehors sur des ressemblances et qui se pencherait sur le voyage qu’il vient de faire. À cet instant, sa souffrance atteint un paroxysme psychique.
« Il y aurait tant à dire sur les conséquences de cet événement. À cet endroit, l'enfant côtoie la mort, mais d'une toute autre façon que précédemment, non plus la mort physique, mais la mort psychique. Par cette expérience, toute une régulation nerveuse s'instaurera dans sa personnalité pour ne plus jamais aller vers le risque de la folie. Chacun de nous – parce qu'il y a goûté dès sa naissance – connaît cellulairement l'incroyable danger de la mort de l'esprit. Chacun sait aussi que l'on devient fou pour une seule raison : l’insupportable douleur du monde sans amour. Dès lors, nous pouvons comprendre pourquoi il sera vital de nous voiler la face durant toute notre vie, grâce à un écran. »
• La septième étape, l’installation de l’écran
Désormais, l’enfant sera présent soit à sa vie intérieure, soit à sa vie extérieure, mais jamais plus aux deux simultanément, comme il l’était lors des six premières étapes. C’est l’installation de l’écran; dorénavant, tu verras moins pour moins souffrir.
« Le mensonge est une des plus belles manifestations de l’écran! Car sans écran nous vivrions dans la vérité. […] L’écran fausse notre vue et nous fait sans cesse inventer une autre réalité. Bien sûr, nous ignorons ce mensonge permanent, car l’écran nous rend aveugles à notre propre vie. »
« Il y a une si grande différence entre ce que nous voulons paraître et ce que nous sommes vraiment et notre corps est tellement prêt à se tordre, à s’enraidir, pour maintenir cette différence! Entre ces deux mondes règne l’écran et nous sommes sans cesse écartelés entre l’un et l’autre. »
D’ailleurs, Philippe Druelle D.O. nous a souvent parlé lors des cours donnés au C.E.O. des buts du traitement ostéopathique, dont celui d’aider le patient à trouver le sens de sa vie, permettre l’harmonie entre ce que nous sommes et ce que nous en faisons, donc éliminer cette différence entre ce que nous voulons paraître et ce que nous sommes vraiment.
Pour Bernard Darraillans D.O., le conflit entre le schéma corporel (neurophysiologique) et l’image de soi (neuropsychique) entretiendra les lésions ostéopathiques.
Bernard Montaud conclut qu’il semble exister un lien direct entre le vécu des sept étapes de la naissance, l’installation de l’écran, et la mise en place de notre personnalité. Et que
« Fort heureusement, avec l'écran arrive également l'oubli de sa grandeur perdue. Seule demeure une nostalgie confuse qui s’estompera peu à peu pendant la petite enfance. N'est-ce pas d'ailleurs cette indicible nostalgie qui, quelques dizaines d'années plus tard, Poussera l'adulte dans une recherche spirituelle de sa grandeur possible. »
Ces concepts apportent réflexion et motivation à changer nos comportements d’accueil envers le nouveau-né. D’autres auteurs soulignent également l’importance de cette période.
« Ils soutiennent que les premiers jours, peut-être même les premières heures suivant la naissance, représentent une période sensible où la mère est particulièrement apte à constituer un lien d’attachement avec le bébé. »

Les lésions ostéopathique de la naissance
À la naissance, l’ossification du crâne n’est pas complétée ; il peut ainsi s’accommoder au canal maternel et permettre un maximum d’adaptation pour un minimum de traumatisme au niveau du système nerveux. L’occiput comporte quatre parties (une basilaire, deux condylaires, et l’écaille, formée de l’union au troisième mois de la vie fœtale, de l’interpariétal et du supraocciput) ; le sphénoïde est en trois parties (il se développe en deux parties : le pré- et le post-sphénoïde qui s’unissent au 8e mois de vie fœtale) ; à la naissance, il présente trois parties (le corps et les petites ailes, et les grandes ailes et les ptérygoïdes de chaque côté) ; le temporal consiste en deux parties : l’écaille et la partie pétromastoïde.
« Chaque partie de ces os peut être regardé fonctionnellement comme un os, capable de se mouvoir en relation avec son voisin, physiologiquement en réponse aux forces de l’intérieur du crâne et pathologiquement aux forces traumatiques de l’extérieure. »
Après que l’enfant ait lancé son premier cri, le crâne devrait (après ce modelage naturel de la naissance) reprendre son expansion et permettre un développement normal. Mais si la vitalité de l’enfant est faible ou si lors du travail il a subi des forces très grandes, le crâne ne reprendra son expansion que partiellement. Et ceci peut entraîner des problèmes durant toute une vie.

Mme Frymann D.O. fit en 1966 une étude sur 1250 nouveau-nés, qui a démontré l’existence d’un traumatisme visible sur le crâne chez 10 % des enfants (trauma provoqué juste avant ou pendant la naissance), que dans 78 % des cas il y avait un strain articulaire membraneux qui pouvait être détecté par un praticien compétent. Près de neuf enfants sur dix étaient touchés, et lorsque ces strains étaient corrigés les problèmes de la période postnatale (difficulté à téter, vomissements…) disparaissaient. De plus, elle mentionne que les enfants qui présentent des troubles de comportement, d’apprentissage ou une scoliose (pour beaucoup de cas, la conséquence d’une scoliose crânienne d’origine natale) pourraient être dépistés et les symptômes atténués par un suivie ostéopathique.

L’enfant naît dans un mouvement de spirale de naissance, de sa position complète de flexion, il présente le plus petit diamètre de son crâne au plus grand diamètre oblique maternel. Il part, dans la plupart des cas, d’un appui de son occiput contre l’iliaque gauche de la mère (OIGA). Il effectuera une périlleuse manœuvre d’extension crânienne autour de la symphyse pubienne (avec son visage vers le bas). Ceci dans une rotation spiralée de la droite vers la gauche et de la fermeture vers l’ouverture au monde extérieur, tout comme la corolle de la fleur d’hibiscus qui s’épanouit dans un mouvement spiralé au soleil.
Ce processus idéal se déroule beaucoup moins souvent qu’on ne le pense. L’échographie prise dans les derniers mois de la grossesse montre parfois des positions tout autre que la position fœtale de flexion connue. Certaines images montrent des fœtus dans des positions de postflexion extrêmes, de compression, de latéroflexion, de rotation. Nous retrouvons ces positions lors de traitement du nourrisson, si nous suivons les tissus et que nous laissons l’enfant nous montrer sa position de confort, elle reflétera, nul doute, la position d’aisance qu’il avait in utero. Cette position, il va aussi la rechercher pour dormir (exemple : en décubitus ventral les fesses en l’air avec la tête tapis contre le contour du lit ou en position de repos la tête toujours penchée du même côté ou donnant des coups de tête vers l’arrière lorsqu’il est pris dans les bras) . Harold I. Magoun D.O. qualifie ces habitudes anormales de pathognomoniques de lésions crâniennes .
Selon Roselyne Lalauze-Pol D.O., une étude récente menée à l’hôpital Phu San Tu Du, au Vietnam, conclut qu’une impaction excessive de la base du crâne serait liée aux pathologies des fonctions vitales : cardio-pneumo-entérique. Un certain nombre de pathologies liées au système locomoteur pourraient être reliées à une impaction ou un chevauchement excessif des os de la voûte (le pied talus, le pied bot varus-équin, et la luxation de la hanche paraissent être reliés à la région de la suture interpariétale qui irriterait la zone cérébrale représentant le membre inférieur) .
Lionelle Issartel D.O. a étudié pendant un an et demi les enfants, dans une unité hospitalière d’obstétrique. Faisant un examen à l’aveugle, elle a démontré que la palpation est capable de retrouver l’inscription des traumatismes infligés par les forceps, les rotations, le long travail, la naissance facile, et ce, « non parce qu’elle est devineresse, mais parce que les tissus racontent le passé, le présent, le futur. » Son étude corrobore celle de Mme Frymann D.O. : « Les compressions in utero, une naissance difficile perturbent le Mécanisme Respiratoire Primaire et ont des conséquences sur la santé des premiers jours de la vie, et parfois de tous les jours de la vie » .

Déductions pratiques

1- Il est formidable de réaliser que le fondateur de l’ostéopathie prévoyait le champ d’action de l’ostéopathie jusqu’à l’accouchement lui-même. À titre d’exemple, nous en retraçons ici les premiers pas.
Le docteur Still, dans son livre recherche et pratique nous livre son expérience au sujet de l’accouchement, et nous appelle à les utiliser nous-mêmes, à les développer davantage, à les enseigner aux accoucheurs et à intégrer les principes ostéopathiques dans le domaine obstétrique. Voici quelques-uns de ses conseils :
1. «L’étudiant qui étudie l’obstétrique devrait se familiariser avec un accouchement normal et un bassin normal.
2. Pour favoriser la dilatation du col lorsque les contractions ont commencé, faites placer la patiente sur le côté droit et remontez le ventre doucement pour permettre au sang de circuler vers le haut et le bas du bassin. À ce moment-là, relaxez tous les nerfs du pelvis et de la région pubienne.
3. Placez la patiente sur le dos à demi-couchée, ce qui permet à la matrice de tomber en avant et supprime toute pression des nerfs.
4. Vous ne devez rompre les eaux que lorsque le travail est très avancé, tant que la tête est dans les liquides du sac amniotique, elle tourne dans le bassin pour trouver le passage le plus facile entre les os.
5. (Pour) empêcher la déchirure du périnée, placez les doigts par-dessus la symphyse […], le bord cubitale de l’autre main sur les tubérosités ischiatiques, ceci permet un étirement des parties sur les côtés du vagin et empêche la déchirure. »

Pour le Dr Still, le Créateur a fait la femme de sorte qu’elle puisse donner naissance sans se blesser, il enseignait que les lacérations ne devaient jamais arriver et comment réduire la taille de la tête du bébé pour qu’elle puisse passer peu importe la largeur du canal. Il faisait la remarque suivante :

« Pensez-vous qu’un architecte pourrait construire un bateau, et lorsqu’il serait terminé, il serait incapable de le sortir. Alors pourquoi l’Architecte divin, le maître créateur de l’univers créerait un bébé et serait incapable de le mettre au monde. »

Dans Philosophie de l’ostéopathie, Dr Still consacre tout un chapitre sur l’obstétrique. De la préparation à la délivrance, en passant par le soin du cordon, la délivrance du placenta, le traitement des hémorragies possibles, jusqu’à la nutrition de la mère et le soin des seins en post-partum. L’ostéopathie contemporaine a délaissé ce champ de pratique. Nous traitons les hommes et les femmes qui ont des problèmes de fertilité ou qui veulent se préparer à la conception et à la grossesse. Nous les accompagnons au fil de la grossesse en prévention ou pour répondre à leur demande de bien-être. Nous traitons les femmes en post-partum et les nourrissons, de façon préventive ou pour corriger des lésions qui seront plus évidentes et plus limitatives en grandissant. Nous suivons l’enfant qui grandit et l’adulte qui vieillit, l’individu qui souffre et celui qui veut changer. Mais lorsque l’enfant naît, traversant sa première épreuve, nous ne sommes pas là pour l’accompagner lui et sa mère, pour amoindrir les douleurs de l’accouchement et peut-être éviter des lésions de naissance qui peuvent laisser des traces pour toute une vie. Avons-nous notre place en tant qu’ostéopathe au sein de l’équipe obstétricale ou dans les maisons de naissance tel que le Dr Still le voyait ?

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