mardi, 30 octobre 2007
Parentalité 101: la vie prénatale
Les découverte sur la vie secrète de l'enfant avgant sa naissance coroborent toute à une nouvelle façon d'aborder la vie prénatale qui sera le standard des années avenir, comme il l'a été à l'époque de toutes les grandes civilisations les plus pacifiques, harmonieuses, en santé aux longévités étonnantes.
Voici quelques élément pour nourrir votre vie parentale avant de concevoir et durant la grossesse.
Ces textes sont extrait de la thèse de François Amigues et Nathalie Séguin: "Science, art et philosposhie de l'ostéopathie dans la transmition de la santé entre les générations"
L’IMPORTANCE DE LA GESTATION POUR LA VIE FUTURE
Une autre façon de voir la grossesse :
Selon le Dr Fulford,
« la relation avec l’enfant ne commence pas lors de la naissance. Elle précède la naissance. Alors que l’enfant est dans le ventre, une relation intime, une communication bilatérale s’installe entre la mère et l’enfant. Cela représente beaucoup plus que la relation chimique intérieure. Le terrain vivant de la mère contient l’information spécifique sur son état émotionnel et sur ses expériences de grossesse […] Les deux parents devraient être encouragés à parler à leur enfant qui va naître sur l’amour et la joie que cette naissance leur apporte. L’enfant ne peut comprendre les mots, mais il en perçoit le sens. »
Dr Fulford cite le cas d’un enfant qui mordait les étrangers. Après un long et judicieux interrogatoire, la mère révéla qu’il y avait eu dans sa famille deux suicides pendant sa grossesse. Et il était clair pour lui que le comportement de l’enfant était le résultat de la réponse émotionnelle de la mère. Il a alors manipulé la structure de l’enfant pour enlever le choc et assouplir la colonne vertébrale, et l’enfant n’a plus jamais mordu personne . Ce témoignage, vérifié fréquemment en ostéopathie, mérite qu’on approfondisse un peu plus cette période prénatale.
Nous avons retracé ici les principaux travaux menés de par le monde sur l’importance des influences de la vie prénatale pour l’avenir et la transmission de la santé. En effet, il émerge de nombreuses disciplines des travaux qui tous convergent vers une accréditation de l’importance de la gestation dans le futur de l’individu.
En ostéopathie, ce sujet est à peine effleuré, mais particulièrement souligné en importance par le Dr Still. Il apporte un regard original en soulignant le lien primordial entre la conception, l’état de santé et les fascias.
« En suivant le germe au sortir du système de fascia du père, nous le voyons prospérer dans l’utérus, organe qui est presque en lui-même une créature à part entière. Il est le centre, l’origine et la matrice de tous les fascias. Il demeure là et se développe jusqu’à la naissance et apparaît comme une créature achevée, produit de la vie, donnée par la puissance du fascia. Par ce fondement maintenant établi, nous pensons prouver que conception, développement et cause de toutes les maladies se trouvent dans le fascia. »
Cette affirmation est sans équivoque et montre combien, en ostéopathie, la source de la santé trouve ses assises dans la vie prénatale. Le Dr Still semble amener l’idée que non seulement les fascias du père et de la mère se communiqueraient des caractéristiques au-delà des gènes – peut-être via le tissu conjonctif des deux gamètes – mais aussi que c’est bien lors de la gestation que se mettraient en place les caractéristiques de la santé d’un individu, par la qualité du développement de ses fascias. Cette puissance de vie des fascias nous ramène à leur pouvoir d’individualiser la vie en un système autonome. On retrouve à nouveau évoquée cette force morphique mais cette fois-ci inhérente au fascia, pour développer la vie embryo-foetale.
En médecine, nous avons surtout relevé les travaux du Pr J.P. Relier, chef du service de néonatalogie de l’hôpital Port Royal à Paris, qui s’est efforcé de regrouper le résultat des travaux sur l’adaptation psycho-physio-sensori-affective du bébé lors de la gestation, existant dans diverses branches de la médecine à travers une série d’ouvrages intitulés « progrès en néonatalogie ». Dans le même esprit, le Dr M. Odent, chirurgien, accoucheur, ancien directeur de maternité, et fondateur de l’Institut de Santé Primale, s’est lancé dans la même recherche qu’il continue de développer en Angleterre en collaboration avec R. Molonari D.O., directeur de l’École Européenne d’Ostéopathie de Maidstone. Au Canada, c’est au Pr T. Verny que nous devons les plus importants travaux dans ce domaine, ainsi qu’aux sages-femmes des maisons de naissance. Aux États-Unis, D.B. Chamberlain, Dr en psychologie, président de l’A.P.P.P.A.H.(Association for Pre and Perinatal Psychology and Health) a développé, avec toute une équipe de psychiatres et psychologues, une recherche poussée sur la vie intra-utérine.
Enfin, Marie-Andrée Bertin tente de diffuser les conséquences éducatives de l’ensemble de ces chercheurs et se veut la porte-parole de leurs découvertes auprès des parents. Enseignante et ancienne directrice des écoles de France, elle préside l’Organisation Mondiale des Associations pour l’Éducation Prénatale (O.M.A.E.P.) , dont la vocation est de regrouper les recherches scientifiques sur l’importance de la périnatalité, en un tout cohérent afin de proposer aux futurs parents de prendre part à leur rôle d’éducateur avant même la naissance. L’instruction est la vocation des professeurs, l’éducation elle n’est que l’apanage des parents et ne concerne que l’attention portée aux enfants pour leur permettre le plus d’épanouissement.
Toutefois, maintenant que nous savons que les aptitudes de l’individu se développent bien avant la naissance et d’une façon déterminante pour toute sa vie, l’ostéopathe peut partager ces découvertes pour inviter les futurs parents à débuter au bon moment leur rôle d’éducateur, à savoir dans cette période extraordinaire où il semble de plus en plus que les efforts fournis pour offrir les meilleures conditions d’une gestation heureuse porteront des fruits pour toute la vie.
« Avant qu’une découverte ne soit réalisée, une demande pour son utilité a été ressentie et formulée pendant des années, des siècles et des cycles de temps. » nous dit le Dr Still, et nous pouvons espérer que ces découvertes récentes en périnatalité arrivent pour étancher la soif de santé clamée par les peuples depuis la nuit des temps.
Nous avons synthétisé en quatre parties l’ensemble très vaste de toutes ces recherches sur les influences affectant la gestation, ainsi que les conclusions qu’elles suggèrent.
1. L’idée formatrice
L’embryocinèse, les champs morphiques et l’impact de la pensée sur le développement du bébé suggèrent une nouvelle compréhension du développement embryologique. La présence d’une idée organisante et formatrice du corps, devient prépondérante sur les facteurs génétiques qui apparaissent de plus en plus comme les exécutants d’un programme qui trouve son image gravée dans un plan énergétique, et dont le mouvement oriente les lignes directrices. Ici encore, la présence d’un souffle de vie, d’un principe intelligent recentre le débat de la vie prénatale.
• L’embryocinèse, Influence de l’eau et du mouvement dans l’embryogénèse ?
A.T. Still nous dit qu’ »en l’homme, on trouve matière, mouvement et esprit. »
En cette époque matérialiste, la santé, tout comme la conception, la grossesse et la naissance, ne sont abordées par la science que par sa haute technologie et sa pharmaceutique. On évite à tout prix de mentionner l’esprit. La science et Dieu ne font plus bon ménage! Pourtant, le mouvement qui anime chaque être, chaque source de vie est un phénomène qui intéresse autant le scientifique que le philosophe qui s’interroge sur les mystères de la vie. L’ostéopathe est riche et libre de pouvoir observer la magnificence de la vie entre ces deux points de vue.
Le courant générateur de vie, l’esprit de la nature, le souffle de vie (breath of life), le liquide céphalo-rachidien – le plus haut élément connu (highest known element) – sont pour Still autant de synonymes qui animent et gouvernent la matière. Mais comme le dit Sutherland :
« Étudier le principe de vie et venez de plus en plus près à comprendre ce que nous voulons dire par le Souffle de vie, le Dr Still a fait de son mieux pour nous le présenter, le souligner, mais nous ne sommes pas prêts. »
Pour Viola Frymann, « en suivant le développement anatomique, il devient évident que la structure est modelée par le mouvement. » Pour l’Église, c’est simple et magique : l’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint une âme vivante .
Pour la science, c’est un peu plus complexe et logique, le phénomène de mouvement peut s’expliquer par la recombinaison des forces bioélectriques et biochimiques membranaires :
« Comme tente de le démontrer le dispositif de Grobstein : les mouvements se font sous forme de pompes liquidiennes selon des axes longitudinaux et transversaux qui organisent l'espace. Ces zones lacunaires liquidiennes et ces membranes sphériques cellulaires s’organisent ainsi en masse sphérique (morula) puis ellipsoïde (gastrula) puis conique (axe préchordal), puis cylindrique (tube neural). Ces cellules forment ainsi, par différenciation, délamination et migration autour des espaces lacunaires liquidiens, des tissus différenciés. C'est par l'action biochimique et bioélectrique que la pression et la tension sur les membranes environnantes autorisent une réorganisation et une différenciation cellulaire formant un tissu spécifique C'est ainsi que se construit la structure embryonnaire aboutissant à la formation de l'axe embryonnaire entre le bourgeon céphalique préchordal et le bourgeon caudal de la membrane cloacale qui seront les précurseurs du nœud de Hensen de la ligne primitive. »
Qui plus est, avant que ce phénomène ne se produise, l’œuf est déjà doté de mobilité, comme le spermatozoïde qui se meut à sa rencontre.
La conception et la fécondation seraient-elles une danse unissant les mouvements de la gamétogenèse parentale, et contribuant dans son essence au mouvement précurseur de l’embryon ? Le climat dans lequel ce passe cette conception n’aurait-il pas alors sur le plan physique, émotionnel et spirituel des conséquences positives ou négatives pour l’enfant à naître ? Le milieu aqueux dans lequel débute la conception et dans lequel se poursuivra la croissance du fœtus ne garde-t-il pas en lui la mémoire de toutes les vibrations environnantes (musique, stress, amour…) ? Le liquide amniotique qui protège et nourrit le fœtus le bercera également au gré de ses vagues qui reflèteront les réactions de sa mère à son environnement.
« Dans l’utérus en gestation déjà, ces rythmes (respiration, circulation, vieillissement…) sont le reflet palpable de la mobilité cellulaire et tissulaire, des mémoires et des restrictions physiques, émotionnelles, mentales et spirituelles […] Les rythmes modifient le support matériel, qu’il soit conjonctif, circulatoire, nerveux ou émotionnel. »
Theodore Schwenk, un hydrodynamicien allemand, confirme lui aussi au début des années soixante cette hypothèse :
« Quand on considère le développement de l'embryon, c'est-à-dire d'un organisme naissant à partir d'un état liquide, on est amené à considérer les mouvements qui se font en lui, autour de lui et sur lui, le modelant d'après des plans invisibles; ces mouvements ne laissent pas toujours leur marque perceptible dans l'organisme achevé; ils rappellent les mains adroites du potier, qui travaillent la glaise du dedans et du dehors, et qui, I’œuvre terminée, se retirent. »
Pendant que ces mouvements aquatiques extérieurs se passent, des mouvements tout aussi aquatiques se passent à l’intérieur de l’embryon. L’enroulement céphalo-caudal de l’embryon délimitera par la suite trois parties :
• 1-l’ectoderme représenté par le core-link dure-mérien
• 2-l’endoderme en antérieur représenté par le système pleuro-péritonéal (viscéral)
• 3-le mésoderme représenté par le système musculo-squelettique qui est médian.
Deux mouvements, l’un intérieur et propre au fœtus, l’autre extérieur et véhiculé par la mère. Deux rythmes agissant sur l’unité mère-enfant. Ces deux rythmes s’harmoniseront-ils comme deux pendules qui finissent par osciller en phase ? Les lois physiques étant les mêmes pour toute chose, ces deux mouvements entreront forcément en résonance.
L’eau, cet élément merveilleux, possède trois qualités essentielles : elle permet les échanges de substances, elle a un système rythmique dans le temps et oscillant dans l’espace. De plus, elle agit comme un système neuro-sensoriel, interface avec l’environnement. L’eau semblerait être elle-même un organisme. Dans le corps humain, on retrouve une grande analogie entre les différentes formes des structures qui le composent et les différentes formes de courants aquatiques. Le système sanguin se construit comme un système fluvial, en créant des réseaux qui tendent à se ramifier. La surface spiralée des muscles et des os rappelle le souvenir du milieu aqueux et l’imprégnation des courants et des mouvements qui l’ont formé. L’oreille interne, avec ses canaux semi-circulaires, rappelle une forme entrelacée issue de trois tourbillons.
Deux points de vue naviguent sur cet océan en mouvement :
• La cinétique de toutes les étapes qui mènent à la duplication, la différenciation et la migration des cellules pour former le fœtus, est explicable par les effets de pompes liquidiennes à travers les membranes, pression osmotique et autres processus biochimiques et bioélectriques.
• D’un point de vue ostéopathique, le souffle de vie, déjà présent dans les gamètes, se manifestera dans la substance fondamentale de l’œuf, et plus tard à travers le liquide céphalo-rachidien et dans tout le corps, sous forme de Long Tide (longue marée), puis de petite marée (M.R.P.) à partir du cinquième mois de grossesse. Cette marée donnerait mouvement et forme à la matière.
Deux points de vue, mais un seul raisonnement c’est le mouvement qui donne la vie. Non seulement le mouvement donne la vie, mais il l’entretient. « Le mouvement est une manifestation de la vie » . La pensée de Théodore Schwenk est très claire sur ce sujet :
« ces mouvements de l'eau sont issus de la volonté et de l'esprit d'un ‘’ être ‘’. Cependant, les forces formatrices à travers lesquelles ‘’ l'Idée ‘’ de chaque forme s'imprime dans les éléments, se réalisent d'abord sous l'espèce du mouvement. Lorsque la forme est achevée, le mouvement formateur abandonne son œuvre et y reparaît en tant que fonction que la créature peut dorénavant exercer elle-même. »
Cet énoncé vient rejoindre le concept ostéopathique, la motilité, tout comme la mobilité propre à chaque organe, toutes deux perceptibles par la main, serait le résidu des différents mouvements de migrations viscérales lors de la vie embryonnaire. Cette motilité inhérente à l’organe permet l’expression de son plein potentiel fonctionnel. La structure gouverne la fonction; or, cette structure est gouvernée par le mouvement. Ainsi le mouvement gouverne la fonction à travers la matière, la structure.
• La morphogenèse, l’ADN et les deux marées
La morphogenèse, ou genèse des formes, est traditionnellement basée sur l’héritage de gènes chimiques, évoluant au gré de combinaisons et de mutations spontanées selon la théorie de sélection naturelle pour l’adaptation des espèces à leur milieu environnant. Cependant, nous constatons l’incertitude de l’embryologie à donner l’interprétation de l’agencement cellulaire dans l’espace en des lieux prédéterminés, et en des formes quasi invariantes pour une même espèce . L’hypothèse de l’existence de morphogènes chimiques qui, selon un gradient de concentration, donneraient aux cellules des informations de position pour produire les protéines adéquates, n’a pas rencontré de succès. De plus, l’ensemble des atomes et des molécules des cellules se renouvelle constamment de façon périodique en quelques jours ou dizaine de jours. Ceci amena dès 1920, à penser que la morphogenèse serait organisée par des champs de développement embryonnaire ou morphogénétique, auto-formateur gouvernant le programme génétique et contenant la vision holistique de l’organisme . Une première modélisation mathématique est alors découverte par René Thom pour décrire l’existence de ces champs qu’il nommera en 1972 « champs morphogénétiques », dans son livre Stabilité structurelle et morphogenèse.
Il est temps de présenter davantage la notion de champs morphiques, qui fait suite aux découvertes de R. Tom, afin de mieux comprendre leur implication dans la morphogénèse. Selon Rupert Scheldrake, spécialiste en biochimie et biologie cellulaire, ces champs organisent non seulement le développement et la stabilité des formes chez les humains, les animaux, les végétaux et les micro-organismes, mais aussi les comportements, les systèmes sociaux, culturels et l’activité mentale grâce à la mémoire inhérente qui les caractérise. C’est pourquoi il leur donnera le terme plus large de « champs morphiques ». La résonance morphique suppose un transfert d’information non énergétique transcendant le temps et l’espace. Il en définit six caractéristiques :
• Ce sont des tout organisateurs
• Ils organisent des schèmes spatio-temporels d’activités vibratoires ou rythmiques
• Ils attirent les systèmes soumis à leur influence vers des formes et des schèmes d’activité caractéristiques, dont ils organisent la manifestation et préservent l’intégrité.
• Ils relient et coordonnent les unités morphiques ou holons, qu’ils englobent, lesquels sont aussi des tout organisés en champs morphiques, selon une hiérarchie gigogne ou holarchie.
• Ce sont des structures de probabilités et leur activité organisatrice est probabiliste.
• Ils ont une mémoire innée dispensée par auto-résonance avec le propre passé d’une unité morphique et par résonance morphique avec tous les systèmes similaires antérieurs. Cette mémoire est cumulative. Plus un schème d’activité particulier est répété, plus il tend à devenir habituel.
Cette modélisation – mathématiquement valable – donne une toute autre dimension aux théories connues. Sans entrer en conflit avec celles-ci, elle apporte une origine plus fondamentale et plus sensée encore aux principes traditionnels de la morphogenèse.
Il est étonnant de constater la similitude que présentent ces caractéristiques avec celles, plus vitales, de ces mouvements décrits en ostéopathie par R. Becker D.O. sous le terme de grande et petite marée, conduisant le souffle de vie dans le corps.
« Les deux marées sont innées, inhérentes et sont des mécanismes autorégulateurs involontaires et leur but premier est de maintenir la santé – elles sont des facteurs contribuant au corps dans ses efforts pour guérir d’un traumatisme et ou d’une maladie. »
Il en est de même de ces centres organisateurs de rythmes et de volumes que sont les fulcrums. Suzan Turner D.O. traduit très bien cette notion de transmutation d’une source de vie impalpable en phénomène physique :
« Je crois qu'en ce moment, ce que représente le plus le Souffle de Vie pour moi, ce sont les mots de Rumy qui dit que nous provenons d'une non-dimensionalité; nous vivons dans une dimension, mais nous provenons d'une non-dimensionnalité. »
D’autre part, cherchant à justifier la motilité, A. Wales D.O. relate des études faites en 1988 permettant de comprendre que
« Ce qui donne à la cellule sa forme pourrait aussi contrôler ses gènes. Au premier regard, le cytosquelette d’une cellule de mammifère ne semblerait pas être relié de près à l’expression des gènes. Le cytosquelette, un réseau complexe de protéines et autres molécules, donne à la cellule sa forme et lui permet de bouger. Les gènes, d’autre part, fourniraient l’information nécessaire à la fabrication des protéines. Contrairement à nos attentes, le cytosquelette semble intervenir comme acteur crucial dans le contrôle de l’expression des gènes. »
Ici encore, l’existence d’une force intelligente dépassant la génétique pour modeler la matière, semble se vérifier.
• Les images mentales
Le Dr Still, extraordinaire dans sa clairvoyance, nous amène encore plus loin. Il nous interpelle sur le fait qu’une « révolution mentale est indispensable. […] Un enfant est sûrement ce qu’il est par les causes prénatales. Donnez à la mère autre chose que du bavardage futile, alors, comme le cerveau de l’enfant se constitue à partir de son sang, vous pouvez espérer avoir un rejeton rayonnant dans l’enfance, la jeunesse et l’âge adulte. »
Cette formidable citation scelle à jamais le pacte tacite entre l’ostéopathie et la périnatalité. L’ostéopathe se voit ainsi conféré une tache grandiose dans sa contribution à la santé, particulièrement depuis celle des parents jusqu’à celle du bébé, en passant par le suivi attentif de la gestation. Pour cela, il est important de pouvoir comprendre comment certains strains se retrouvent dans les tissus à la palpation et comment notre rôle prophylactique auprès du futur enfant est aussi de faire prendre conscience aux parents de leur pouvoir formateur par l’atmosphère psychique qu’ils créeront.
En effet, se fondant à l’Intelligence formatrice, les pensée et les sentiments de la mère particulièrement sont des formes énergétiques en résonnance continuelle avec des parties analogues du champ morphique organisateur, assimilable au Potency en ostéopathie. Ainsi, actions, pensée, émotions durant la gestation généreraient des ondes agissantes se surimprimant au champ organisateur en y gravant des nouvelles informations, comme un nouveau sillon appelé chréodes. Ces chréodes n’influenceraient l’intelligence formatrice que par une répétition significative d’émissions d’ondes psychiques et physiques de même nature qui participeraient alors au modelage du bébé, prédisposant même sa vie psychique . Cette hypothèse est soutenue par la physique moderne où J. Charon, D. Bohm, O. Costa de Beauregard et F. Capra s’accordent pour dire que les informations intégrées par la contrepartie psychique des particules élémentaires en modifient leur qualité vibratoire . J.Charon affirme que
« les particules élémentaires (base des atomes et molécules) sont capables d’enregistrer, dans une mémoire qualifiée d’éonique, les informations fournies par leur environnement, de les reproduire, de se les remémorer (10 exp.18 fois par seconde) et de les communiquer à d’autres particules. »
Schroedinger (qui est) renchérit en prouvant que la conscience d’un observateur pouvait modifier l’état d’improbabilité des particules élémentaires et y induire un ordre dans leur comportement . Tout ceci confère à la mère durant la gestation un énorme pouvoir formateur qui expliquerait peut-être comment ses pensées pourraient influer dans l’attribution de qualités naturelles à son enfant mais aussi dans sa protection contre un stress qu’elle subit en générant mentalement des lignes de forces rassurantes et intelligentes.
La galvanoplastie est un phénomène physico-chimique qui illustre le mieux, à la lueur des recherches exposées précédemment, ce qui semble se passer dans le ventre de la mère lors de la grossesse. Le phénomène est simple : on plonge une lame métallique d’or, ou d’argent, ou de plomb, dans une solution de sel de ce même métal, avec un moule en gutta-percha recouvert de plombagine par exemple et représentant une forme, une figure particulière. Puis on branche la plaque au pôle positif d’une pile, elle devient cathode, alors que le moule est branché au pôle négatif, il se crée un dépôt de métal sur la figurine, alors que la plaque de métal régénère la solution métallique en se décomposant.
Si l’on transpose ce phénomène à la femme enceinte, la solution est représentée par le sang de la mère et le liquide amniotique où baigne l’enfant. La qualité de ces fluides dépend du champ neuro-hormonal qui s’exerce sur eux pour les régénérer et les entretenir. Le germe en formation se développe selon le plan génétique dont il dispose, sachant qu’il peut muter selon son environnement. Il constitue la cathode. Cette ébauche de l’enfant se fait dans l’utérus dont on connaît la forte relation au système hormonal et donc aux sentiments. Enfin, la pile est représentée par le souffle de vie qui anime toute existence. Cette analogie est un véritablement enseignement de sagesse révélant le pouvoir formateur de la femme durant la gestation. En effet, ses pensées « d’or ou de plomb » moduleront la composition de ses fluides. Ses sentiments portés en son cœur modèleront l’image de son enfant. Et selon son épanouissement la nature de l’enfant sera sculptée tout au long de la gestation.
D’autre part, la place du père dans ce concept serait de contribuer au schéma, aux lignes de force qui construiront l’enfant. La mère, par la qualité des matériaux qu’elle apporte et l’image qu’elle s’en fait contribue à la réalisation de ce projet dont elle détient en dernier ressort les modalités et la qualité. Cette pensée originale fut émise en France par un puissant pédagogue et philosophe éclairé le 9 juin 1938 lors d’une conférence auprès des médecins de Lyon. Elle résume, avec cinquante ans d’avance, les principales découvertes scientifiques de ces dix dernières années et la tendance la plus moderne en périnatalité.
Il résulte de ces considérations encore très novatrices dans la conscience occidentale que, dans l’accompagnement créateur et formateur du corps de l’enfant, l’idée et les pensées maternelles agissent surtout comme des modulateurs puissants pouvant favoriser l’expression du souffle de vie durant la gestation dans la structuration des formes et donc dans l’orientation cohérente du tissu conjonctif sculptant le corps selon les lignes de forces qui le pilotent.
2. Les stimulants du développement
Le stress est un terme emprunté à la physique au sujet des contraintes exercées sur un matériau et de sa capacité de résistance sans déformation ni rupture. Au niveau prénatal, ces contraintes sont d’origine émotionnelle ou sensorielle et, en-dessous de leur seuil de nuisance, elles deviennent plutôt des stimulants qui ont la faculté de favoriser le développement des potentiels génétiques. Ainsi, « l’anxiété pendant la grossesse est quasi physiologique et contribue au tissage du lien prénatal. » Ces stimulants sont donc des facteurs épigénétiques acquis de l’environnement maternel et périphérique et d’origine affective, sensorimotrice, traumatique, infectieuse ou alimentaire.
Le stress, qu’il soit heureux ou malheureux se résume à une sollicitation inhabituelle du système neuro-hormonal lui demandant des efforts d’adaptation. Tant que cet effort est faisable, il est donc bénéfique à l’évolution de l’individu. Cependant, le stress du bonheur, avec son cortège d’endorphines et de réactions vagotoniques semble donc bien avoir une valeur éducative, harmonisante et épanouissante bien supérieure au stress de la souffrance. À défaut, ce dernier aura tout de même une valeur éducative et stimulante pour s’adapter à la vie. On dénote ainsi une véritable plasticité génétique dans le développement du bébé in utero, induite par l’environnement et causant des mutations au génome initial.
« À travers l’interrelation entre le développement du cerveau et l’environnement durant les neuf premiers mois de la gestation et les deux premières années après la naissance, le cœur de l’habilité d’un individu à penser, à sentir et à établir ses relations avec les autres est formé. »
« En causant des changements subtils dans l’organisation des gènes du fœtus, le cerveau du bébé peut être endommagé, causant par exemple, des difficultés d’apprentissage de concentration ou de contrôle de comportements impulsifs. […] Les gènes pourraient avoir un rôle dans le façonnement des comportements violents exhibés plus tard, il s’agirait ici de gènes altérés par l’environnement et non pas hérités. Ces gènes altérés combinés à des facteurs négatifs dans l’environnement auraient un rôle néfaste sur le comportement ultérieur. Par exemple, durant la période critique de maturation du cerveau, une période prolongée de stress intense pourrait altérer l’ADN, le matériel de construction des gènes. »
• Les empreintes affectives
Le stress formateur ou destructeur :
Si une gestation heureuse mène naturellement à des enfants sains, il est maintenant reconnus qu’une dysharmonie au sein de la diade mère-nourisson induite par une grossesse pénible entraîne des désordres physiques et psychiques chez l’enfant.
Pour ce qui est du début de la période embryonnaire, le Dr V. Hana a pu prouver qu’un stress psychologique important de la mère peut modifier l’organisation placentaire et être à l’origine de problèmes vasculaires tardifs tels que l’hypertension gravidique, la toxémie, la pré-éclampsie et le retard de croissance intra-utérin (R.C.I.U) . Donc, cette période d’explosion cellulaire (six milliards ce cellules en deux mois et demi à trois mois), qui semble quasiment sous le seul contrôle génétique, nous apparaît déjà sensible à l’environnement à travers ce placenta que certains psychiatres considèrent comme partie influente de la triade mère-fœtus-placenta durant la grossesse.
Un nombre croissant d’études scientifiques démontrent la corrélation entre les influences psycho-affectives de la vie intra-utérine et le développement de maladies ou de mal-être. L’empreinte génomique et environnementale dans l’avenir de l’individu est le produit complexe du milieu socio-éducatif, du vécu émotionnel et des messages parentaux d’auto-permission ou d’interdit influant sur le futur comportement de l’enfant, son développement et la morbidité du futur adulte.
Le tableau suivant couvre l’horizon des études les plus significatives de ces quarante-cinq dernières années, et sont des synthèses tirées de la collection Progrès en Néonatalogie, mis en œuvre par le professeur J.P. Relier et de la thèse de la Dre S. Richard: Études des influences du stress émotionnel nociceptif ou structurant durant la gestation: Définition / Effet physiologique et conséquences:
a. Stress aigu Psychoaffectif
a.1. Angoisse chronique associée à des tensions importantes (fortes difficultés conjugales, discorde prolongée avec un membre de la famille, un voisin – stress permanent, menaçant, impossible à résoudre par l’action ou par résignation) (M.H. Stott) - Séquelle récente de fausse couche - Séquelle récente d’interruption de grossesse, Forte culpabilité, Grossesse non désirée et regrettée - Émotion paroxistique
> Effets: Souffrance Fœtale Aiguë (SFA) : bradychardie, hypotension artérielle, acidose respiratoire, hypoxie, probablement liée à une vasoconstriction de la circulation utéroplacentaire sous l’effet des catécholamines -Retards de Croissance Intra-Utérins (RCIU) - Anomalie de la morphologie et de la vascularisation placentaire.
Hypertension gravidique - À l’âge de 8 mois, quotient de développement neuromoteur inférieur. Pour les grossesses non désirées, des performances scolaires inférieures pour un quotient intellectuel égal, difficultés de langage, plus excitables et irritables - Retard mentaux deux fois plus fréquents / santé précaire - Insomnie primaire, coliques, cris paroxystiques
a.2. Idem, mais en fin de grossesse
> Effets: Idem + Augmentation des contractions utérines - Éventuellement, activité fœtale de base multipliée par dix, nouveau-nés irritables, hyperactifs, difficultés alimentaires - Régurgitation, vomissement, sténose du pylore chez le nourrisson qui serait l’effet de l’excès de gastrine franchissant la barrière placentaire créant une hyperthrophie du muscle pylorique .
a.3. Stress maternel psycho-social dans le 2e tiers de la grossesse
> Effets:Période critique importante dans la migration massive des neurones vers le cortex
Mise en place du thalamus, centre initial de l’émotion, entre le 3e et 5e mois de gestation
Asymétrie des dermatoglyphes entre main droite et main gauche, mortalité périnatale supérieure, mais pas d’effet sur le poids ou la prématurité - Schizophrénie
b. Stress Chronique ou subaiguë:
b.1. Décès in utero d’un jumeau, associé à métrorrargies inexpliquées, angoisse massive de la maman
> Graves troubles du comportements, guérissables par réminiscence et analyse post-natale de l’événement gravissime survenu pendant la vie utérine
b.2. Mères gravement dépressives, sans angoisse, avec la certitude anticipée de la mort de leur enfant
> Anorexie néonatale sévère
b.3. Décès du père entre le 3 et 5e mois de grossesse % décès du père dans l’année suivant la naissance
> Soupçon d’une anomalie dans la formation de l’hypothalamus, centre du comportement. Tendance à provoquer des tendances criminelles et des pathologies psychiatriques graves chez l’adulte .
b.4. Anxiété anormale car refoulée, ou exagérée ou contact avec un enfant handicapé, des femmes ayant eu une fausse couche ou une interruption de grossesse. Indifférence ou apathie. Grossesses perturbées par des conflits légers mais continus.
> Sécrétion chronique anormale de cathécolamines, affectant le développement physique et le comportement vis-à-vis de la mère, et problèmes utérins – Sympathicotonie, convulsions, hyperreflectivité ostéo-tendineuse, hypersensibilité au bruits, trémulations, plus de trouble du sommeil, du caractère, de difficultés alimentaires, de troubles digestifs, de rhino-pharyngites, d'otites répétées, de bronchites et même d'accidents entre 18 mois et 3 ans, devenant obésité ou maigreur, retard de taille, fièvres, malformations, troubles du comportement nausées, céphalées, diahrrhées et asthme à six ans .
Anxiété maternelle perdurant après la naissance entraînant un investissement affectif conflictuel (hostilité, autoritarisme, insatisfaction de leur rôle de mère)
c. Stress Environnemental epiphénoménal issue de quelques événements particuliers et moyennement stressants en cours de grossesse
> Action variable selon sa coïncidence avec une période sensible de développement fœtal
d. Rôle protecteur de la mère face au stress aigu, type grossesses en temps de guerre
> Enfant à terme et normal
e. Stimulation harmonieuse soutenue par un amour cultivé dans la relation triangulaire père-mère-fœtus, une interrelation psychique et physique précoce avec l’enfant in utero
> Afflux d’endorphines. Grande valeur organisatrice de l’interaction mère-nourrisson observé au 6e mois postnatal . Enfant plus en santé et plus épanoui
À l’extrême,
« de mauvais traitements durant les neufs mois du développement fœtal et les vingt-quatre premiers mois après la naissance, conduisent tout droit vers des enfants et des adultes violents. Les poisons accumulés dans la communauté humaine, provenant de mauvais traitements des bébés sont seulement en partie attribués aux toxines que nous reconnaissons déjà – la drogue, l’alcool et le tabac. Les trois dernières décennies nous ont apporté des recherches qui amènent de la lumière sur des sources plus subtiles de toxines qui influencent le développement de l’enfant : le stress chronique ou la négligence affecte le développement du fœtus ou du cerveau de l’enfant… »
« Mais n’oublions pas cet état psychique exceptionnel qu’est la grossesse. Ni l’amour de la mère qui peut former pour le fœtus un bouclier inaltérable. »
De plus, nous pouvons souligner l’importance de transcender l’angoisse ou l’anxiété légitime le plus souvent de la mère, afin qu’elle puisse offrir à son enfant les trésors qui accompagnent une grossesse consciente, positive et heureuse. C’est là qu’intervient le rôle déterminant du père qui peut par son attitude, veiller à créer une atmosphère bénéfique dans l’environnement de sa femme et assumer la « gestation du père ». Les Chinois disent que la mère porte l’enfant, mais que le père doit porter sa femme et son enfant dans son esprit!
Il résulte de ces études que l’enfant nourrit avant tout son développement harmonieux des liens affectueux et psychiques tissés avec sa mère, mais aussi son père. Ici encore, le principe des relations, des échanges, de l’amour gouverne et détermine la progression de l’enfant vers la vie et la maturation saine de tous ses potentiels. Le système hormonal, maître d’œuvre de tous les liquides semble être la clé physiologique et symbolique de ce fait. Hormones et vie liquidienne apparaissent encore comme les stimulants de l’épanouissement. Ainsi se tisse à nouveau la prépondérance de la vie liquidienne pour exprimer vie et amour. L’ostéopathe pourra en tirer inspiration et direction dans l’intention de son geste auprès des femmes enceintes.
Les influences sensori-motrices de la période fœtale
Les échanges materno-foeto-placentaires et le liquide amniotique :
C’est l’apparition des premiers récepteurs sensoriels avec leurs centres cérébraux correspondants, entre la huitième et la douzième semaine de gestation, qui marque la fin de la vie embryonnaire, par le ralentissement de la forte mitose cellulaire. Ces récepteurs se développeront pendant les six mois de la vie fœtale où ils affineront leur spécialisation selon leur prédestination génétique mais aussi, et de façon significative, selon la qualité et l’intensité des stimulations reçues .
« Il est maintenant admis que la croissance fœtale résulte d’une double influence développementale : l’expression du patrimoine génétique (ou inné) et les facteurs épigénétiques, environnementaux (ou acquis). »
« Les gènes fournissent le canevas et produisent la charpente du cerveau. Mais le modelage et la finition à l’intérieur de cette charpente sont facilités par l’environnement. Le travail est fait en tandem, les gènes fournissent les blocs de constructions et l’environnement agit comme le contremaître qui donne les instructions pour la construction finale… Les sons, les visions, les odeurs, le toucher – comme de petits charpentiers – peuvent tous rapidement changer l’architecture du cerveau, et quelques fois tourner mal comme des vandales… La découverte que le monde extérieur est en fait la vraie nourriture du cerveau est intrigante. Le cerveau aspire l’environnement extérieur par petits morceaux à travers ses systèmes sensoriels : la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût, le toucher… Le monde ainsi digéré est rassemblé sous la forme de milliards de cellules qui grandissent constamment ou meurent, ou deviennent plus forte ou plus faible, selon de la richesse du banquet. »
« L’ordre d’apparition des récepteurs sensoriels et des centres cérébraux correspondants est toujours le même : « à la septième semaine apparaissent les récepteurs de la sensorialité olfactive et gustative puis tactile, puis vestibulaire et acoustique. Toutes ces stimulations périphériques moduleront, stabiliseront, différencieront les croissances des différents organes qui ont commencé à se différencier chez l’embryon. »
Il est important de noter que le bien-être fœtal devient possible grâce au liquide amniotique. Il est également dépendant des substances, neurotransmetteurs, et hormones qui traversent la membrane placentaire. Un échange hormonal se fait continuellement entre la mère et l’enfant pour assurer le bon déroulement de la gestation. De plus, les cathécholamines qui apparaisssent dans le sang de la mère quand elle a peur ou est perturbée franchissent la barrière placentaire et déclenche les mêmes réactions physiologiques associées à la crainte et à l’anxiété sur l’enfant qui en sera perturbé à son tour. « Heureusement l’amour de la mère semble agir comme un bouclier protecteur qui réduit, et parvient même à neutraliser dans certains cas, les effets des tensions extérieures. »
Études des influences sensorimotrices durant la gestation: Développement sensori-moteur / Apprentissage in utero:
. Dès la sixième semaine (post-ovulatoire), il fait preuve d’une extrême sensibilité à la lumière.
> apprentissage in utéro: Des lumières clignotantes projetées sur le ventre de la mère induiront des variations spectaculaires du rythme cardiaque fœtale, et il bougera ou détournera la tête pour retrouver son bien-être.
. Dès la 8e semaine po, les molécules de liquide amniotique stimulent les récepteurs de la sensorialité chimique, en même temps que l’apparition des premières synapses. L’odorat se développe conjointement avec le goût.
La modification de ses molécules aromatiques, sous l’influence de certains aliments ou d’états émotionnels de la mère, permettront une première interaction sensorielle avec sa mère.
> apprentissage in utéro: Goût et senteurs sont les premiers moyens de connaître le monde, de tisser des relations affectives, une perception de sa mère et même de l’environnement où il vit par l’adaptation au régime alimentaire de sa mère. D’ailleurs, une nourriture sucrée se solde par une double absorbtion de liquide amniotique. Ses sens permettront au bébé de reconnaître l’odeur de la peau de sa mère et de son lait.
. Dès la 10e semaine po, les récepteurs cutanés perçoivent le liquide amniotique comme une seconde peau permettant au fœtus de prendre conscience de son environnement utérin et des caresses de sa mère ou de son père.
> apprentissage in utéro: L’haptonomie, méthode de communication affective par le toucher, a fait ses preuves organisationnelles en permettant d’établir un véritable langage cohérent entre parents et fœtus, où il peut faire valoir ses émotions, son bien-être ou non, son désir de jouer et de communiquer. Ce langage tactile permet aussi d’aider l’accouchement par une relation plus intime avec le bébé. Enfin, il apporte un épanouissement postnatal plus harmonieux et plus rapide surtout sur le plan moteur.
. 10e semaine po, le système labyrinthique et les canaux semi-circulaires sont assez développés pour permettre de prendre conscience de l’équilibre et s’ébattre, s’amuser dans le liquide amniotique.
> apprentissage in utéro: Proprioception et orientation spatiale trouvent leur développement induit par la perception tactile. Tous les rythmes du corps, le mouvement des tissus environnants et des liquides où l’enfant baigne auront une forte prépondérance sur sa discrimination propriocetive et spacio-temporelle.
. 12e semaine po, l’apparition des osselets permettront, à travers la caisse du tympan et bien sûr le liquide amniotique, de percevoir les premières vibrations sonores.
> apprentissage in utéro: L’audition n’a cessé de prouver son pouvoir structurant durant la gestation, à travers les résonnateurs osseux de la mère, et ce, avant que l’oreille ne fonctionne au 5e mois, en engrammant les rythmes, les mélodies et les fréquences de son environnement sonore par sa peau, ses articulations, ses vertèbres, son système parasympatique et ses ganglions sympathiques surtout. Ce qui a pour effet de dynamiser l’ensemble du système nerveux et le cerveau dans leur développement .
Les études sur l’importance structurante de la musique harmonieuse, du chant prénatal, des voix parentale, des sons de la nature, surtout des fontaines, des sources, de la mer, etc., sont très nombreuses, avec leur corollaire d’influences nociceptives d’environnement sonore trop agressif (musiques violentes, trop fortes, désynchronisées, bruits, etc.). Cependant, les travaux du Pr Tomatis sont surprenants pour restaurer la santé et développer des performances neurologiques par l’écoute sélective de sons filtrés comme ils l’étaient dans la cavité utérine. Marie-Louise Aucher, professeur de pose de voix a développé le chant choral prénatal suite à ses observations de l’impact d’une voix de mère soprano sur le développement exceptionnel de la partie supérieur du corps chez le nouveau-né et sur la finesse de coordination neuromotrice précoce. Alors que l’effet des pères basses profondes provoquait un développement plus puissant du bas du corps et rendait ces enfants des marcheurs infatigables. Enfin, le Dr Couronne a prouvé que la création d’un « cordon ombilical sonore » fait de l’écoute d’une cassette de 50 % de voix maternelle, 30 % de voix paternelle et 20 % de musique douce, permettait aux prématurés de récupérer plus vite que les autres enfants prématurés ne l’ayant pas, et qu’ils se développaient beaucoup mieux.
En conclusion, on peut réaliser combien le développement, la normalité et la performance du système nerveux et sensori-moteur sont liés. La stimulation devient en elle seule un moyen puissant de structuration et de rééducation qui perdurera toute la vie. Une connaissance approfondie de ces stimulations sensorielles peut alors être utilisée avec grand profit pour reprogrammer profondément le système nerveux lors d’un traitement ostéopathique, comme nous l’a souvent cliniquement prouvé J.P. Amigues D.O.
• La mise en place du système neurologique
Les stimulations périphériques (environnement sensoriel, biologique, et psycho-affectif) sont capitales dans la croissance et la différenciation des secteurs du cerveau en modulant l’effacement des neurones pour leur substituer des synapses selon l’influence d’un apprentissage. Ceci afin de créer une véritable organisation de la conscience faite de compréhension, d’habituation et de mémorisation .
Les travaux d’une équipe multidisciplinaire de Toulouse, dont fait partie J.P. Amigues D.O., nous apportent une autre vision de la neurologie qui peut paraître révolutionnaire et, comme de fait, si proche de l’ostéopathie. En effet, pour ces neurologues d’avant-garde, la connaissance des circuits les plus fins du cerveau permet de comprendre le fonctionnement « en mouvement adaptatif constant à l’environnement » de ces fils entre les différentes aires associatives du cerveau et à distance en relation avec n’importe quel tissu du corps. Ainsi, ils sont parvenus à une véritable perception dynamique en volume du système nerveux. Pour chaque personne, il devient possible de dresser le schéma, puis l’image précise de son mode de fonctionnement neurologique. Chaque signe : un mouvement de l’œil, de la main, d’un doigt, la marche, la façon d’écrire, de fixer les objets, d’entendre, de s’exprimer … tout est indispensable à dresser le tableau exact des mécanismes de survie de la personne. Ainsi, c’est un véritable dialogue avec le système nerveux qu’il faut établir à l’aide de n’importe quel objet, activité, interrelation de la vie quotidienne inconsciente (le regard, la marche, les réflexes, etc.) et consciente (l’écriture, la parole, etc.) afin d’obtenir une image volumique vivante de ce système nerveux.
En ce qui concerne la vie prénatale, J.P. Amigues D.O. nous explique qu’un grand nombre de circuits limitant l’expression de la vie s’installe durant leur période de formation. Il est donc envisageable prochainement de pouvoir retracer avec précision la relation entre des événements environnementaux et « le programme de survie » élaboré par le système nerveux pour s’adapter à un stress nuisible. Il existerait donc des moyens de déprogrammer ces empreintes nocives en s’adressant directement à ce système.
Les influences physiques
Elles sont souvent induites par les facteurs précités de stress de toute sorte, mais aussi par des traumatismes ou des affections physiques affectant la femme enceinte.
Études des Influences physiques durant la gestation: Stimulus / Éffets physiologiques et conséquences:
- L’exposition au virus de la rougeole pendant la grossesse
> serait un facteur de risque pour développer la maladie de Crowns.
- Toxémie grave
> peut causer une souffrance fœtale chronique ou une pathologie prénatale, sans effet sur la prématurité, ni sur le poids.
- L’exposition intra-utérine aux infections maternelles
> serait associée à une augmentation marquée aux risques de paralysie cérébrale.
- De plus en plus d’évidences suggèrent que les anomalies cérébrales se développent dans la période prénatale chez les cas de schizophrénie
> les enfants pré-schizophréniques ont une circonférence de tête disproportionnée, plus petite en relation à la longueur du corps, que le groupe contrôle.
- Les mères qui font de la haute pression
> accoucheront de bébé qui auront un plus petit poids à la naissance et qui auront tendance à développer de la haute pression.
- Les enfants nés avant terme
> auraient plus de problème de comportement.
- Grossesse pathologique (anémie, trouble digestif, infections, hémorragies, toxémie légère)
> Ces grossesses restent sans effet de morbidité infantile supérieure à la normale.
- Malposition fœtale in utero, compression utérine complète ou partielle compactant l’enfant, torsions utérine induites par un wiplash, un stress, une lésion ostéopathique
> Ces lésions ostéopathiques prénatales donnent de plus en plus d’explications aux lésions ostéopathiques présentes chez le nouveau-né, sans raison traumatique due à la naissance.
Elles ont des effets de compressions souvent plus profondes que celles induites au moment de la naissance, particulièrement au niveau crânio-sacré, dans la post-flexion grave affectant C0/C1et dans les rotations d’écailles de l’occiput .
Chester L. Handy D.O., dans le Journal of the Osteopathic Cranial Association (1949) dit :
« Sous les influences prénatales, tout facteur affectant la santé de la mère peut avoir une conséquence sur la production immédiate ou future d’une lésion crânienne chez le fœtus en plein développement. Les états métaboliques, les déséquilibres endocriniens et l’état toxémique de la mère peuvent influencer la santé future de l’enfant et être en partie précurseurs d’une lésion crânienne. Plusieurs facteurs mécaniques peuvent aussi entrer en jeu. Une lordose extrême, une tumeur utérine ou abdominale, une grossesse multipare, une quantité insuffisante de liquide amniotique, peuvent affecter de façon néfaste le crâne en développement. Des pressions excessives sur la tête du fœtus peuvent résulter d’une position fœtale dans l’utérus, ou dans le cas où la tête buterait contre la structure pelvienne, ou d’un engagement prématuré. »
• Les apports nutritionnels, une des bases essentielles de la santé
« … tant que la digestion et l’assimilation maintiennent l’harmonie et que la mère génère du bon sang en abondance, l’enfant croît et par nature l’utérus fait tout pour assurer indéfiniment le travail de croissance du corps de l’enfant, mais la nature a placé toutes les fonctions de la vie animale sous des lois absolues qui doivent être respectées. »
L’alimentation représente le premier événement influençant la composition chimique du liquide amniotique. Tout d’abord, dans un monde où la moitié des habitants de la Terre manquent d’eau, il faut en souligner son importance, car elle apparaît de plus en plus animée d’une vitalité, même d’une intelligence propre et d’une mémoire, comme nous en parle T. Scwenk et le Dr J. Benvéniste. La qualité de l’eau, sa vitalité dépend de sa pureté et du mouvement dont elle est chargée. L’eau d’une cascade de montagne est plus vitalisante. Ainsi, lorsque l’on pense à l’impact précité de l’eau dans la formation de la structure du bébé, sa qualité devrait être une priorité, particulièrement pendant la gestation.
« Aussitôt qu'un être prend possession de la matrice, l'intendant chargé des vivres commence à fournir des rations ou du sang à cet être, afin qu'il se construise pour lui-même une demeure. La maison de l'enfant doit être construite de façon rigoureuse, en observant les spécifications à la lettre. Tout matériau employé dans la maison doit être exact dans sa forme, et d'une force donnée, suffisante pour fournir les énergies qui, plus tard, pourront être nécessaires pour exécuter le travail difficile et continu de l'esprit et du corps. Il faut mettre beaucoup d'os et de chair à l'intérieur de ce corps et certains éléments connus aux chimistes doivent être employés et savamment mélangés pour donner de la force. »
Sans entrer dans les régimes alimentaires, mais en raisonnant sur ce que l’ostéopathe connaît de la supériorité de la vitalité pour la santé dans le monde biologique, il est aisé de se rallier à l’opinion des naturopathes qui conseillent aux mères de se nourrir de produits frais et non dénaturés concourant à maintenir un degré élevé d’immunité pour elle et le bébé, en privilégiant les crudités (fruits et légumes) et les céréales pour leur forte teneur en « énergie vitale », ainsi que « les acides gras des poissons des mers froides qui aident à la construction du gros cerveau du bébé humain », tel que le souligne le Dr M. Odent. Avec la réserve de se préserver des dangers des acides gras saturés (graisses cuites, huiles raffinées, etc.) qui stoppent les informations des neuromédiateurs . Le Dr Still conseille de plus à la femme enceinte de ne pas mépriser les lois de la nature et de « ne pas surcharger son estomac » ce qui ralentit la digestion. « La décomposition produira une irritation des nerfs et des muqueuses suffisantes pour provoquer malaise et vomissement » . Plus encore, l’état de détente, de plaisir, de beauté, de sérénité et d’attention porté à la nourriture lors du repas semble le facteur le plus important dans l’assimilation harmonieuse des éléments les plus importants à la gestation.
Enfin, en dehors des suppressions du tabac, de l’alcool et de certains médicaments que conseilleront les médecins, il est à souligner que l’apport d’oxygène est primordial pour la formation des cellules et, en particulier, le développement du cerveau, ce que quelques respirations plus profondes, prises régulièrement au cours de la journée, devraient bien assurer.
Déductions pratiques
L’étude des influences vécues durant la gestation et son impact sur la vie entière fait de cette période la clé de voûte de la santé dont les bases les plus solides se trouvent dans la préparation préalable des parents, Néanmoins, le déroulement de cette étape peut être particulièrement attentionné pour offrir les meilleures chances de développement à l’enfant en formation. Nous avons voulu en montrer les grandes lignes pour souligner la mise en œuvre du geste conscient issu de cette philosophie.
Intentions dans le suivi de la gestation:
Philippe Druelle nous a décrit quatre périodes à considérer durant la gestation, lors du symposium international d’ostéopathie à Montréal en juin 1998 :
• De 0 à 12 semaines : période embryonnaire
C’est la phase d’explosion cellulaire, l’embryon repasse par tous les stades embryonnaires de l’évolution, de l’amibe à l’être humain. Durant cette période d’expansion puissant, rien ne semble pouvoir influencer la qualité de la santé de l’embryon, étant gouverné par l’expression pure de la respiration primaire qui gouverne sa structuration fondamentale . Donc, c’est le temps de s’occuper surtout de la maman, afin de vérifier sa vitalité et tous ses mécanismes. C’est donc une période de préparation, de grand ménage (s’il n’a pas déjà été fait) pour permettre à la femme d’accueillir le changement, avant que les fascias ne soit trop en tension. Pour collaborer à la nidation et à la gestation, A.T. Still nous oriente :
« Le chef d'atelier, par l'intermédiaire de l'intendant, fournit une grande abondance de toutes sortes de matériaux pour le travail. Une question se pose : Par quelle voie l'intendant envoie-t-il le ravitaillement ? Il n'y a qu'un seul système par lequel ce ravitaillement est convoyé et c’est le système utérin des artères. »
Pour l’embryon, c’est l’étape de la décision, du vouloir, avant l’implantation de l’œuf, car seulement 10 % s’implante, 90 % ne dépasse pas la 8e semaine.
• De 12 à 18 semaine (3M à 5M½) : Période fœtale
L’apparition des organes des sens freine la multiplication cellulaire et … . nous dit que les forces génétiques hériditaires, transgénérationnelles s’impliquent alors pour personnaliser le développement de l’individu. Philippe nous conseille de mettre l’accent sur le dégagement et l’harmonisation des liquides, des membranes et des viscères pour libérer le système vasculaire lors de la sortie de l’utérus en dehors du bassin. C’est l’étape sensorielle et l’ostéopathe a un rôle de conseiller pour inviter la mère à vivre une grossesse heureuse en cultivant le bouclier protecteur de son amour pour répondre au stress du quotidien.
Si toutefois le stress vécu par la mère dépassait ses possibilités d’adaptation, l’ostéopathe pourrait participer à sa santé en revitalisant les tissus de la mère bien sûr, mais aussi l’enfant lui-même par un travail biodynamique au niveau de l’utérus et du fœtus lui-même. Cela est valable tout au long de la grossesse.
• 18-26 semaines (5M½ à 8M½)
Nous assistons à l’apparition du M.R.P. fœtal, que nous allons pouvoir favoriser en cas de contraintes excessives si la grossesse est difficile. À ce stade, il est important de dissocier le confort du bébé, de la maman et de la grossesse, par un travail harmonisant chaque point de cette triade. C’est l’étape relationnelle et affective entre la mère et son enfant. Le père peut débuter une relation sensorielle avec le bébé par le toucher et l’ostéopathe peut guider ses mains pour l’aider à établir ce contact.
• 26-36 semaines (8M½ à l’accouchement)
Cette dernière phase est capitale dans le développement du système nerveux. C’est l’étape de la détermination, par la mise en place du cortex et le tracé des réseaux de pré-fonctionnement cérébral. D’un point de vue mécanique, l’ostéopathe recherchera la liberté des diaphragmes et l’adaptation de l’enfant et de sa mère aux contraintes de compression et de posture.
Aider la femme enceinte à s’adapter:
Steve Sandler D.O. est maître de conférence à l’École britanique d’ostéopathie à Londres et est fondateur de la Clinique des Futures Mères. Selon une étude qu’il a réalisée, la grossesse entraîne des changements posturaux considérables et occasionne des maux de dos dans 85 % des cas. Il mentionne l’importance d’aider la femme enceinte à être confortable en respectant sa typologie de fin de grossesse qui peut être postérieure (elle n’a alors pas l’air enceinte) ou antérieure. La bascule du bassin occasionnera des tensions sur la chaîne centrale et peut-être des problèmes gastro-oesophagiens. Il est donc important de libérer tous les éléments de la chaîne centrale. Le traitement structurel pour libérer les sacro-iliaques et les lombaires n’est pas contre-indiqué – particulièrement au moment de l’accouchement –, il est seulement adapté ; l’ostéopathe se place derrière la patiente et utilise plutôt le déroulement du levier supérieur. Il s’agit également d’éviter de traiter entre les semaines douze et seize qui est la période de fausse couche naturelle. S’il y a un ramollissement du col trop tôt, c’est que la tête le sollicite, Il ne faut pas empêcher la parturiente de bouger, il faut la traiter. Le traitement ostéopathique arrête les contractions précoces et régularise les problèmes dans 80 % des cas. Steve Sandler est souvent présent lors de l’accouchement et nous invite à y participer pour aider le travail lorsqu’il y a une inertie et pour améliorer le confort de la femme.
02:40 Publié dans I.A.c. "De la préconception à la grossesse" | Lien permanent | Commentaires (0)
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