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jeudi, 05 avril 2007

Un psychiatre dénonce sa propre profession à cause de conflits d'intérêts

Alors que les révélations s'accumulent sur les liens financiers profondément tissés entre les praticiens de santé mentale et l'industrie pharmaceutique, un autre dénonciateur s'est levé, en la personne du psychiatre Daniel J. Carlat qui vient de déclarer au Boston Globe que "notre domaine [la psychiatrie] est globalement en train d'être absolument et entièrement achetée par les compagnies pharmaceutiques: ceci comprend les diagnostics, les conseils de traitements et les rencontres nationales." Le Dr. Jerome P. Kassirer, un professeur de l'Université Tufts et l'auteur de "Prêt à se faire acheter, Comment la complicité de la médecine avec les grandes entreprises peut mettre en péril votre santé," en a rajouté en déclarant que, "les psychiatres font partie d'une des spécialités médicales qui est la plus en conflit."

Ces accusations sont appuyées par un article paru dans le New York Times en mars dernier qui examinait les conflits d'intérêt financier chez les médecins du Minnesota. L'enquête du New York Times révélait que les psychiatres de cet état avaient reçu plus d'argent de la part de compagnies pharmaceutiques que n'importe quelle autre spécialité médicale - 6.7$ milliards provenant de l'industrie pharmaceutique entre 1997 et 2005. De plus, sept des huit derniers présidents de la Société Psychiatrique du Minnesota ont agi à titre de consultants pour les fabricants de médicaments.

Une étude de 2006 publiée dans le Journal Psychothérapie et Psychosomatiques avait aussi déterminé que:

- Une majorité (56%) des membres du comité responsable des révisions apportées au DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, la bible de facturation de la psychiatrie) avaient au moins un lien financier avec les compagnies pharmaceutiques.

- 100% des membres du comité responsable des "Troubles émotionnels" et de "La schizophrénie et autres troubles psychotiques" (pour lesquels les antidépresseurs et les antipsychotiques sont prescrits) avaient des liens financiers avec les compagnies pharmaceutiques.

Commentant cette étude, le professeur de psychiatrie de UCLA (Université de la Californie à Los Angeles), le Dr. Irwin Savodnik, avait dit, "Le vocabulaire même de la psychiatrie est maintenant défini à tous les niveaux par l'industrie pharmaceutique."

Le DSM a aussi été critiqué parce que, contrairement à la médecine, il n'existe aucun test physique qui peut prouver l'existence de n'importe quel trouble mental mentionné dans le manuel du DSM. En dépit du fait que les diagnostics psychiatriques sont entièrement subjectifs, les psychiatres s'en servent pour justifier la prescription de médicaments puissants qui altèrent les fonctions mentales normales. Les ventes de médicaments psychotropes qui comprennent les stimulants, les antipsychotiques et les antidépresseurs, dépassent maintenant les 80$ milliards annuellement.

La Commission des citoyens pour les droits de l'homme (CCDH) réclame depuis des dizaines d'années une commission d'enquête publique sur les conflits d'intérêt entre les organisations psychiatriques et les compagnies pharmaceutiques ainsi que sur l'efficacité réelle de ses traitements. Selon Denis Côté, le président du bureau de Québec de la CCDH, "Au Québec particulièrement, la psychiatrie a un passé caché d'expérimentations criminelles commises contre des milliers d'enfants et d'adultes, un passé qu'elle réussit encore à cacher à la population en général et aux médecins non psychiatres en particulier. La triste histoire des milliers d'Orphelins de Duplessis étiquetés comme étant 'débiles mentaux' et soumis à des traitements psychiatriques cruels et inhumains comme les électrochocs et les drogues expérimentales est un exemple. Une autre histoire tout autant pathétique se passe en 2007. C'est celle des milliers d'enfants et d'adolescents qui sont sous le contrôle de la DPJ et qui sont enfermés dans une camisole de force chimique au moyen de cocktails puissants de différents médicaments psychiatriques administrés en même temps. Ces jeunes ne sont pas aidés, ils sont étiquetés et transformés en zombie. Ils sont trahis. Environ 50% de ces jeunes sont contraints de prendre plus d'une drogue psychiatrique en même temps."

La CCDH invite la population à communiquer avec elle pour tout cas de mauvais traitement, diagnostics frauduleux, effets secondaires dangereux à des médicaments ou autres manquements à l'éthique professionnelle commis par des intervenants en santé mentale. Nous vous invitons à consulter le site de la CCDH (www.droitshumains.ca), à vous informer et à agir. Communiquez au (418) 529-2267

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