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jeudi, 17 février 2005

Poésie amérindienne

Peu m’importe comment tu gagnes ta vie. Ce que je veux savoir, c’est l’objet de ce désir qui brûle en toi à t’en faire mal. Ce que je veux savoir, c’est si tu oses, ne serait-ce que rêver, de réaliser le désir profond de ton cœur.

Peu m’importe l’âge que tu as. Je veux savoir si tu es prêt à risquer de paraître ridicule pour l’amour, pour tes rêves, pour l’aventure d’être en vie.

Peu m’importe quelles planètes sont en conjonction avec ta lune. Je veux savoir si tu as touché le centre de ta tristesse, si tu t’es ouvert aux trahisons de la vie ou bien si tu t’es ratatiné, refermé, de peur de ressentir une douleur de plus. Je veux savoir si tu peux t’asseoir avec la douleur, la mienne ou la tienne, et rester là sans bouger, sans essayer de la cacher, de l’éviter ou de la travestir.

Je veux savoir si tu peux être UN avec la joie, la mienne ou la tienne, si tu peux danser sauvagement, laisser l’extase te remplir jusqu’au bout des doigts et des orteils sans nous rappeler, à chaque seconde, que l’être humain a des limites dont on doit tenir compte.

Peu m’importe que l’histoire que tu racontes soit vraie ou fausse. Je veux savoir si tu es capable de décevoir quelqu’un pour rester fidèle à toi-même, si tu peux supporter d’être accusé de trahison pour ne pas trahir ton âme, si tu peux être sans foi et cependant digne de confiance.

Je veux savoir si tu peux continuer de voir la beauté même quand ce n’est pas très joli autour et si tu as choisi de nourrir ta vie à cette source.

Je veux savoir si tu peux vivre avec l’échec, le tien comme le mien, et te tenir néanmoins au bord d’un lac et crier ouiiii à la pleine lune argentée.

Peu m’importe où tu habites, combien d’argent tu as. Je veux savoir si tu peux te lever après une nuit de douleur et de désespoir, épuisé et meurtri, et faire ce qu’il faut pour les enfants.

Peu m’importe qui tu connais, par quel chemin tu es venu ici. Je veux savoir si tu te tiendras au centre du feu avec moi sans chercher à t’en aller ou à reculer.

Peu m’importe ce que tu as étudié, où et avec qui. Je veux savoir ce qui te soutient à l’intérieur quand tout le reste s’est évanoui.

Je veux savoir si tu peux être seul avec toi-même et si, dans les moments vides, tu peux aimer vraiment ta propre compagnie…


par Oriah Mountain,
Ancien Indien

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