samedi, 17 mars 2007
Revue de presse
Article extrait de Carrefour Famille
Section Grossesse - bien être pour bien naître
Actualité-Santé
28-04-2005
Des experts se penchent sur la façon de bien vivre sa grossesse
Grossesse: bien être pour bien naître
Christian Geiser
collaboration spéciale, La Presse
Un symposium sur la santé et la périnatalité débute aujourd'hui à Montréal. Le sujet: comment les médecines traditionnelles et non traditionnelles peuvent-elles améliorer la santé des enfants avant même leur naissance, alors qu'ils sont dans le ventre de leur maman?
C'est durant la grossesse que se développent les systèmes nerveux et hormonal de l'enfant. L'avenir de cet être peut donc être hypothéqué, dès le départ, si l'environnement de la mère n'est pas propice à ces développements physiologiques. En fait, les problèmes sociaux tant chez l'adulte (isolement, dénatalité, pauvreté...) que chez l'enfant (hyperactivité, décrochage scolaire, violence...) prennent racine dès la grossesse. Et déjà en septembre dernier, l'European Society for Social Pediatrics réunissait à Montréal de nombreux experts sur la question.
Ce nouveau symposium, intitulé Bien être pour bien naître, reprend ces thèmes en insistant sur la combinaison des médecines traditionnelles et parallèles comme outils pour garantir la santé périnatale. François Amigues, osthéopathe et président d'Amour Parent Naissance- institut de recherche, formation et service en santé et périnatalité qui organise l'événement- dit que c'est « la clef de voûte de la société ». Pour lui « toute amélioration de la santé périnatale amènera à une meilleure société ».
Comment agir pour que la grossesse se déroule dans un environnement adéquat? « Il faut passer du curatif au préventif dans les soins prénataux », estime l'osthéopathe. Il faut, par exemple, que la future mère vive dans un milieu épanoui. « En Chine, on disait que la femme était enceinte de l'enfant et que le mari était enceinte de la mère. » Une des participantes au symposium, la Dre Eva Gundberg, obstétricienne, gynécologue, chirurgienne et présidente de l'Association nationale d'éducation prénatale du Venezuela, a ainsi mis sur pied une sorte de « club med » pour femmes enceintes. Un endroit où elles peuvent s'épanouir.
Nos institutions de santé doivent-elles être modifiées pour répondre à ce défi?
Avant tout, François Amigues croit qu'il est nécessaire d'offrir des choix aux gens. « On sait déjà que les femmes enceintes doivent éviter le tabac et l'alcool, par exemple. Mais on ne leur dit pas quoi faire pour remplacer ces choses qu'elles considèrent agréables. Il ne faut pas seulement interdire certaines choses. Il faut aussi amener les gens vers des plaisirs plus constructifs. »
Un environnement propice signifie aussi une vie familiale saine. Le Dr Ghyslain Devroede, chirurgien colorectal et professeur de chirurgie en gastroentérologie, qui donnera un exposé au symposium, accorde une grande importance à la qualité des liens transgénérationnels. Il a constaté dans ses recherches que ceux-ci ont un grand impact sur la santé des gens. « Le corps ne ment jamais. Quand les secrets de famille sont éventés et les problèmes réglés, on remarque que les enfants guérissent. » Il formule donc l'hypothèse, tout en précisant qu'elle reste à être prouvée, qu'une bonne entente entre les grands-parents et les futurs parents est bénéfique pour l'enfant à venir.
Stress périnatal
Qu'en pensent les experts? Claire-Dominique Walker, Ph.D., directrice de la division de recherche en neurosciences à l'hôpital Douglas, étudie l'effet du stress périnatal sur le développement du cerveau de l'enfant. « On sait que le stress a des effets négatifs sur le développement des enfants. C'est très documenté. Le problème, c'est que nos politiques ne sont pas alignées avec nos connaissances. Un tel symposium peut donc devenir utile quand il permet d'identifier des interventions qui sont faciles à mettre sur pied et qui sont bénéfiques. »
Même si elle accueille positivement ce type d'initiative, la chercheuse garde certaines réserves. « Comme dans le cas de la pratique traditionnelle, il est important de distinguer ce qui est efficace de ce qui ne l'est pas. »
Elle croit aussi que, dans certains cas, des approches plus énergiques sont nécessaires. « Quand une mère seule a trois enfants à sa charge et 15 000 $ par année pour vivre, qu'importe que l'approche soit traditionnelle ou alternative. Ça prend surtout de solides programmes de prévention et d'éducation. C'est là que les ressources doivent être déployées. »
Par ailleurs, le stress n'est pas le même pour tous. L'inégalité sociale est à la source du problème, poursuit-elle. Les couples qui vivent dans des quartiers favorisés sont généralement bien informés et plus en mesure de faire les bons choix durant cette période importante qu'est la grossesse. Cela n'est pas le cas de la femme qui vit dans la pauvreté avec un homme alcoolique et violent. Celle-ci a bien d'autres préoccupations. « Ce qui compte le plus, c'est de rejoindre ces femmes, insiste Mme Walker, et qu'elles trouvent un groupe de support. »
Richard E. Tremblay, titulaire de la chaire de recherche du Canada sur le développement des enfants à l'Université de Montréal, abonde dans son sens. « Il n'y a pas de solutions miracle. Ces femmes ont besoin de visites à domicile. Aux deux semaines durant leur grossesse, puis une fois par mois après la naissance et ce, jusqu'à ce que leur enfant soit âgé de 2 ans. » Il tient également à mettre en garde ceux qui voudraient forcer les liens transgénérationnels, particulièrement dans les milieux difficiles. « Dans certains cas, il vaut tout simplement mieux que les enfants ne soient pas en contact avec les grands-parents. »
Troisième symposium international en santé et périnatalité les 28, 29, 30 avril. Renseignements: 514- 525-0623 et apn.blogspirit.com
(F.A.)
17:30 Publié dans 4.3 Revue de presse sur nos évènements | Lien permanent | Commentaires (0)
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