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mardi, 27 février 2007

L'apport de la psychologie systémique:

Extrait de Wikapédia

L'École de Palo-Alto
est un courant de pensée et de recherche ayant pris le nom de la ville de Palo Alto en Californie, à partir de 1950. On le cite en psychologie et psycho-sociologie ainsi qu'en Sciences de l'information et de la communication.
La formation de cette école trouve sa source dans les conférences Macy (source également du mouvement Cybernétique).
Peu après, au début des années 1950, l'anthropologue Gregory Bateson développe avec Jay Haley, John Weakland et Don Jackson la théorie de la « double contrainte » (double bind) qui envisage la maladie mentale comme un mode d'adaptation à une structure pathologique des relations familiales. Cette théorie provoque un bouleversement des conceptions psychiatriques traditionnelles et contribue au développement de la thérapie familiale. Dans le but d'étudier les implications thérapeutiques de cette approche, Don Jackson fonde, en 1959, le Mental Research Institute (MRI) à Palo Alto.
Paul Watzlawick, puis Richard Fisch, rejoignent le MRI et poursuivent les travaux du groupe Bateson. Ce dernier quitte Palo Alto en 1963 alors que Jay Haley et John Weakland viennent compléter les effectifs du MRI.
La renommée de l'École de Palo-Alto s'explique en partie par ce que Winkin (1981) a appelé le collège invisible. En effet, constituée de personnes venant d'horizons différents, l'École de Palo-Alto s'est développée de manière totalement informelle, à coup d'échanges d'étudiants, de conférences, et de publications.
Opposée à la théorie freudienne, les tenants de l'École de Palo-Alto cherchent à traiter les malades non plus suivant le schéma classique en psychanalyse (névrose/psychose) mais en travaillant sur les interactions « actuelles » du patient avec l'environnement.
Les domaines de la psychologie et de la psycho-sociologie abordés sont: la communication ; la proxémique ; les paradoxes ; relations à l'autorité etc.
Par extension, ces recherches abordent le domaine de l'organisation dans l'entreprise, et de toute organisation humaine.
Les représentants de cet école sont considérés comme appartenant au courant épistémologique appelé le constructivisme.

Bibliographie
La nouvelle communication (1981), Yves Winkin, Le Seuil, Paris coll. Points ISBN 2-0200-6069-8
L'École de Palo-Alto. Un nouveau regard sur les relations humaines (1984), Edmond Marc & Dominique Picard, RETZ ISBN 2-7256-1456-2
À la recherche de l'école de Palo-Alto (1992), Jean-Jacques Wittezaele & Teresa Garcia, Le Seuil, Paris ISBN 2-0201-3626-0
La dimension cachée de Edward Twitchell Hall, Paris, Seuil.
Le langage silencieux de Edward T. Hall, Paris, Seuil.
Au-delà de la culture de Edward T. Hall, Paris, Seuil.
L'émergence de la conscience de l'animal à l'homme de Denton Derek.
Vers une écologie de l'esprit (deux tomes) de Gregory Bateson.
La danse de la vie (Fiche de lecture (FR))(Edward T. Hall).
Une logique de la communication (1967), Paul Watzlawick, Janet H. Beavin et Donald D. Jackson.

Le Langage paradoxal
est une expression qui se contredit elle même, un langage qui contient son propre paradoxe.
Le plus couramment, on emploie cette expression de langage paradoxal pour exprimer une opposition entre l'expression du langage verbal et celle du non-verbale. ("Non j'ai pas peur" dit-il en sursautant.)
Mais elle peut aussi désigner tout langage multiple venant d'une même personne, par exemple dans l'expression (sourire en pleurant), dans une opposition expression/langage (tenir quelqu'un en lui disant "vas t'en"), ou uniquement dans les mots ("fais ce que tu veux comme je t'ai dis").
Le langage paradoxale est un exemple de double contrainte (de double bind en anglais, une notion apparenté à la systémique).

Communication non verbale
La communication non-verbale exprime un type de communication qui n'utilise pas les mots, autrement dit qui ne passe pas par les signes linguistiques du langage verbale.

Sommaire
1 Distinction
2 Généralités
2.1 Le mot
2.2 Le théorie
2.3 Prémices dans l'art
2.4 Dans les comportement sociaux
3 Langue et langage
4 Contenu et relation
5 Métamessage et message
6 Métacommunication et communication
7 Processus primaire et secondaire chez Freud
8 Bibliographie

Distinction
En sémiotique on étudie de langage par le signe, verbale ou non, humain ou non. On le retrouve avec Charles Sanders Peirce et la théorie générale des signes, annonciatrice d'un langage dans la communication animale, de l’abeille (de Karl von Frisch) au zèbre.
En linguistique, on étudie les mots parlés et écrits de la langue dans la communication humaine. Il n'y a pas a l'origine d'ouverture au langage non verbale.
Un césure est parfois faite, notamment dans l'étude des logiques neurologiques, entre les images du langage qui sont des représentations directes que l'on peut dire "analogiques", et les mots de la langue qui sont des représentations dites "digitales" ou "numérique". (On situe (en moyenne sur une population) le langage par l'image majoritairement dans le cerveau droit, alors que l'utilisation des mots fait intervenir l'aire du langage situé dans 95% des cas dans le cerveau gauche.)
Le mot comme média serait, selon la distinction originel de Ferdinand de Saussure, une convention arbitraire pour les rendres intelligibles (le mot "table" ne représente pas une table : le code utilisé pour représenter la table est arbitraire, on peut penser aussi aux langues de programmation informatique)
L'origine arbitraire de ce support en largement remise en question, et si Freud relevait une représentation de mot en plus de la représentation de chose, Lacan irra encore plus loin dans les définition de signifiant (le support) et de signifié (le message), en focalisant sur le sens que portait signifiant lui même. (par rapport a l'exemple du mot table, lacan était dans l'étude du sens induit pas les sonorités, les homonymes, etc.

Généralités
Le terme de “communication non verbale” vient d'une traduction de l'anglais qui fait la distinction nette entre "speech" (langue) et "language" (langage de la communication non verbale). Ce n'est que par la traduction et la trahison à partir de la langue anglaise que la notion de communication non verbale est entrée en francophonie.

Le théorie
Sigmund Freud a déjà fait la distinction entre langage et langue avec le "processus primaire" pour le langage d'avant la parole et le "processus secondaire" à l'époque de la maîtrise de la parole de la langue. Jacques Lacan a repris cette distinction dans sa critique linguistique des textes de Freud, il parle lui de l'infance pour désigner la période de développement d'avant la parole).

Prémices dans l'art
La communication dite non verbale n'est pas une nouveauté d'aujourd'hui à la mode. Le cinéma muet burlesque de Mack Sennett de Danville (Québec), Charlie Chaplin et des autres ainsi que les pantomimes étaient des formes populaires de communication non verbale au plus simple et au niveau des divertissements dans une nation d'immigrants aux multiples langues, comme le vaudeville ou "Vaux de Vire" du théâtre des paysans illettrés de Normandie.

Dans les comportement sociaux
Un autre exemple banal de commuication non verbale est le rituel de dissuasion et de menace des match de "rugby" néo-zélandais et des combats de "sumo" japonais où des adversaires se faisant face poussent des grognements et hurlements, roulent les yeux, tirent la langue et gesticulent pour annoncer et exhiber l'intention hostile. Ce rituel très formalisé est hérité, en éthologie humaine, de nos ancêtres les grands singes. Avant la singularité sur le plan individuel de la Psychologie, la communication non verbale est du ressort de la pluralité dans l'espace collectif de l'Anthropologie ou science (logos) de l'Homme (Anthropos) déployée en Politologie et Sociologie avec leurs ramifications.

Langue et langage
Le langage est donc une représentation analogique : la progression est continue entre la représentation et ce qui est représenté (comme les chiffres romains de I à III par exemple). Ensuite, il faut passer par un code ou convention pour exprimer la quantité, comme "V" pour cinq, "X" pour dix et ainsi de suite, qui n'ont pas de relation analogique entre le représenté et la représentation. Gregory Bateson disait qu'il n'y a rien de tabuliforme dans le mot table : cette phrase exprime bien l'arbitraire du code utilisé par la langue pour dire l'objet "table".
Le langage est une représentation directe analogique, comme les icônes (au Moyen Âge européen des illettrés, les vitraux et la "Passion" jouée sur les parvis des cathédrales sont des formes de communication non verbale pour représenter des scènes religieuses et raconter les épisodes marquants de l'histoire chrétienne).
Dans la communication dite non verbale, Ray Birdwhistell a inventé le concept de kinésique des "mimiques". Ce concept recouvre l'ensemble des gestes, postures et mouvements corporels qui expriment le contexte de la relation en cours. Edward T. Hall avança le concept de proxémique (distances spatio-temporelles entre les locuteurs) et réfléchit sur l'usage et les significations des silences dans une relation. Erwin Goffman travailla sur la présentation de soi à travers l'habillement, l'élocution, toutes informations non-verbales données par les interlocuteurs.
Le contexte rend signifiantes et significatives les interactions entre les actants. Elle exprime le type de relation qu'ils entretiennent. C'est dans ce sens que se trouve le slogan tout comportement est communication de Grégory Bateson et ses associés, ou encore On ne peut pas ne pas communiquer : un individu replié sur lui-même et muet, inacessible aux sollicitations communique par sa posture son refus de communiquer. Ceci est du ressort de la communication intepersonnelle http://www.crcom.ac-versailles.fr/article.php3?id_article=38.
Il y a la langue de la "signification" riche en informations et pauvre en contenus humains et le langage du "sens" riche en contenus humains et pauvre en significations. [Le langage manque la négation syntaxique "ne…pas", comme sur les signalisations routières "no parking" ou "défense de stationner" formées par l’image d’une voiture stationnée avec une barre oblique pour signifier la négation "ne…pas".
Dans la communication humaine, c'est le contexte du langage qui donne un sens au texte de la langue, pour une relation en cours. La bande dessinée en est un bon exemple du langage exprimé par le dessin et de la langue des mots dans les phylactères ou "bulles".
La communication non verbale est peut-être utile à éclaircir des enigmes, comme lorsque les yeux disent "oui" quand la bouche dit .non" ou quand le geste dément la parole et le ton disqualifie le texte, ce qui paraît paradoxal dans les paradoxes et double contrainte qui sont des thèmes d'une approche écosystémique. La chorégraphie d’un ballet est de la "kinésique" avant la lettre, comme le bourgeois gentilhomme de Molière qui fait de la prose, sans le savoir. Les arts de la scène sont des formes de communication non verbale "pure" ou assortie de communication verbale, en proportion variable. Le mime Marceau était de la première catégorie.
Pourquoi les gens font des grimaces et s’agitent-ils en parlant ?
Souvent pour accentuer ce qu’ils disent et parfois pour démentir. Le paradoxe survient de cette deuxième situation où on ne sait plus quoi prendre et comment prendre.
Cette divergence et ce contraste sont sources d’humour, de créativité et aussi d’angoisse dans le dilemme où on ne sait plus à quelles propositions se fier. Un ballet chorégraphié est aussi une communication verbale d’une histoire, avec son vocabulaire et sa grammaire, tout comme un concerto qui orchestre la lutte d’un instrument contre tous les autres instruments, ainsi qu’une symphonie où tous les instruments jouent de la même voix. Tous les arts picturaux sont de l’ordre d’une communication non verbale avec sa sémantique (relation signifiant-signifié), sa syntaxique (relation signe-signe) et sa pragmatique (relation signe-effet). La sémantique, la syntaxique et la pragmatique sont les trois branches des théories et pratiques de la communication.
Voici une expérimentation concluante qui a été faite sur les deux niveaux de la communication non verbale des expressions corporelles du langage et de la communication verbale des paroles de la langue.
Le Maire de New York City, NY, Fiorello Henry LaGuardia (1882-1947) parlait plusieurs langues les plus utilisées dans sa ville, dont l’allemand, l’espagol, le français, l’italien et le yiddish. On a passé le film de ses harangues et discours politiques dans ces langues, en coupant le son, devant un auditoire composé des représentants de toutes ces communautés culturelles et lingistiques qui ont reconnu à 100% la langue utilisée à chaque fois, rien que par la vision des mouvements du langage de la communication non verbale, en l’absence du son des paroles de la langue des mots de la communication verbale.
Il apparaît, alors, qu'à chaque "langue" des mots soit associé un "langage" corporel des gestes, mimiques, silences et disttances, l'un soulignant l'autre et l'autre surlignant l'un en contexte et texte, en contenant et contenu, c'est-à-dire en relation et contenu de cette relation, dans la communication humaine interpersonnelle.
Le ASL (American Sign Language) est une langue digitale, codée de gestes et mouvements corporels, avec son vocabulaire et sa grammaire, alors que le geste "pur" évoque directement ce qu'il représente, sans passer par une convention arbitraire. La communication, par mots ou par gestes, passe par ces trois niveaux.
[Au premier niveau physique nécessaire et insuffisant, la communication est la transmission des signaux de son et lumière.
Au deuxième niveau imaginaire, la communication est la mise en commun du sens, significations et valeurs.
Au troisième niveau symbolique, la communication est la communion autour des croyances et règles de vie qui orientent et délimitent les significations et les valeurs possibles.

Contenu et relation
Tout message comporte deux aspects, le contenu et la relation, l’approche écosystémique se rapporte aux deux, le métamessage et le message. Le métamessage se rapporte à la relation et est à un niveau du message. Le métamessage est le message sur le message et indique comment comprendre le message. Ce qui a fait dire à Bateson que le "mordillement n’est pas une morsure". C’est la négation syntaxique " ne,,,pas" d’une invitation au jeu.
"[…] Un message sous son aspect d’"indice" transmet une information ; dans la communication humaine, ce terme et donc synonyme de contenu du message. Il peut avoir pour objet tout ce qui est communicable… L’aspect ordre, par contre, désigne la manière dont on doit entendre le message, et donc en fin de compte la relation entre les partenaires. Dans ces énoncés au niveau de la relation, une ou plusieurs des assertions suivantes sont toujours en jeu : "C’est ainsi que je me vois", "C’est ainsi que je vous vois", C’est ainsi que je vous vois me voir" … et ainsi de suite théoriquement à l’infini…Toute communication présente deux aspects : le contenu et la relation, tels que le second englobe le premier et par suite est une métacommunication". (Paul Watzlawick et associés, pp49-52, 1972).
Métamessage et message sont dans le rapport du contexte au texte qui ne prend sens que dans le contexte. Ce langage corporel de la communication dite non verbale constitue le contexte qui rend la parole signifiante et significative. C’est à partir de cette relation du texte au contexte que Gregory Bateson ait inventé la "double contrainte" en observant le film de l’interaction entre une mère balinaise et son enfant où la mère attire l’enfant par la parole tout en le repoussant par le geste. La "double contrainte" est bien plus qu’un simple dilemme. Mais ceci est une autre histoire.

Métamessage et message
Les niveaux de type logique ou de contrainte sont distincts en saut quantique du type ou, bien l’un ou bien l’autre, en variation discontinue "digitale", comme les cinq "doigts" de la main, en contraste à la variation continue sur la paume de la main, à la racine des doigts avec qu’ils bifurquent et se disjoignent.
La "distinction" est "digitale" de la variation discontinue en saut quantique du type ou bien à un niveau, ou bien à l’autre, comme la progression sur les marches d’un escalier. La langue des mots de la parole est digitale, médiatisée par un code linguistique d’une convention mutuellement acceptée par des locuteurs de cette langue. De cette façon, les mots sont des représentations médiatisées, sans rapport continue ace ce qui est représenté. "Il n’y a rien de tabuliforme dans le mot ‘table’", disait Gregory Bateson, pour exprimer cette distinction
La "différence" est "analogique" de la variation continue, comme la progression sur un plan incliné. Le langage des icônes (images, sons, flagrances), gestes, mimiques, postures etc est analogique dans une progression continue entre la représentation et ce qui est représenté, comme une photographie, un dessin, une peinture et une sculpture.
[…] le sens est le produit de l’information à prédominance iconique comme dans la communication corporelle et dans notre expérience des icônes de l’émotion ("états émotifs"). La signification est le produit de l’information à prédominance digitale, comme les définitions du dictionnaire. (Les traductions entre ces ordre de perception engendrent souvent des paradoxes, et les mauvaises traductions peuvent entraîner une pathologie)… ". (Anthony Wilden, p. 546, 1983).
- Au niveau biologique sont les processus perceptifs nécessaires et insuffisants de la réception des signaux physiques de son et lumière, au premier niveau physique de la communication.
- Au niveau social du sens sont les valeurs esthétiques et éthiques du deuxième niveau de la communication qui est la mise en commun des sens et des valeurs.
- Au niveau culturel des idées sont les croyances et les règles de conduite du troisième niveau de la communication qui est la communion autour de ces croyances et règles, formant une communauté sociale, de la nation au groupe familial.
Pour Ray Birdwhistell, "communication" et "culture" sont dans une relation de l'ordre de celle entre "processus" et "structure".
"[…] La communication pourrait être considérée, au sens le plus large, comme l'aspect actif de la structure culturelle... Ce que j'essaie de dire est que la culture et la communication sont des termes qui représentent deux points de vue ou deux méthodes de présentation de l'interrelation humaine structurée et régulière. dans "culture", l'accent est mis sur la structure, dans "communi-cation", sur le processus." (Ray Birdwhistell, 1970, p. 251, "Kinesics and Context. Essays on Body Motion Communication", University of Pennsylvania Press, Philadelphia.).

Métacommunication et communication
la communication non verbale est directement issue de l’écosystémique complexe qui vient de la deuxième révolution scientifique de l’information, du "signe" avec un sens, dans le triple sens d’orientation (comme dans " sens unique), de pertinence (comme dans "bon sens") et de signification. Gregory Bateson, avec ses collègues et disciples, ont lancé cette deuxième révolution scientifique de l’information en introduisant la typologie logique de Bertrand Russell et Alfred North Whitehead. La cybernétique de première génération est celle du "signal" physique, en contraste au "signe" psychique se rapportant aux communications verbale et non verbale des langues et langages.
Cette théorie des types logiques, en métamathématique ou mathématique des mathématiques, se déploie en une hiérarchie de niveaux de type logique de membres à classe et classe de classes, de méta en méta-méta. Elle postule qu’une classe ne peut pas être membre d’elle même.
Prenons cette histoire de bibliothécaire pour éclaircir cette hyperabstraction métamathématique.
Un bibliothécaire a achevé d'établir le catalogue de sa bibliothèque et se demande où il peut classer son catalogue qui, bien qu’ayant le format physique d’un livre, n’est pas du même ordre ou catégorie des livres qu’il classifie, répertorie ou représente. En effet, le catalogue est le livre des livres, un métalivre, une cartographie des livres de la bibliothèque, une représentation des livres.
À partir de ce postulat de la théorie des types logiques, il s’ensuit que la classe et les membres ne puissent avoir les mêmes propriétés et caractéristiques. Les expressions suivantes illustrent ce postulat :
"Le chat gratte et le mot 'chat' ne mord pas" (Gregory Bateson)
"La carte n’est pas le territoire" (Alfred Korzybski).
"Le menu n’est pas le repas" (Paul Watzlawick.)
"The Rules are no Game" ( Anthony Wilden)
"Ceci n’est pas une pipe" (René Magritte). La représentation n’est pas ce qui est représenté. http://www.georgetown.edu/faculty/irvinem/visualarts/magritte-pipe-sm.jpg
Après la période de collaboration avec Jacques Lacan à Baltimore, MD, et à sa période californienne, Anthony Wilden a travaillé avec Gregory Bateson à l’élaboration de la cybernétique de deuxième génération, collaboration qui a donné "System and Structure. Essays on Communication and Exchange" dont la première édition de 1972 a été suivie d’autres et de nombreuses rééditions et traductions dont la traduction française de 1983. De là, il a bâti la Théorie des contextes qui est une métaphore du déplacement et un métonyme de la condensation de cette approche écosystémique qui est une méthodologie, une métaméthode, méthode desméthodes, ou classe de méthodes, une sorte de boite à outils dont chaque outil est une méthode singulière appropriée à résoudre un énigme particulier.
Cette Théorie des contextes présente trois règles, dont la "règle d’extinction" qui permet de bâtir une hiérarchie de niveaux de type logique, de contrainte ou dépendance et de vérifier son orientation.
Au départ est le système minéral de la lithosphère de la nature inorganique qui oriente et délimite les possibilités de vie du système organique de la biosphère qui, lui même, oriente et délimite les possibilités d’association de la sociosphère des congénères animaux et végétaux du système social humain des collègues, de ceux qui partagent la même loi (lex, legis) et le même héritage (legs).
Alors, le système biologique est l’environnement et le métasystème social, comme le système minéral est le fondement ("Grund" disait-on auparavant), l’environnement et le métasystème biologique.
En exemple, l’écosystémique de la foresterie et de la pêcherie, à la base, s’occupe du système social de l’association des arbres et des poissons avec son environnement ou métasystème organique dont son environnement est le système minéral de la lithosphère qui oriente et délimite les possibilités de vie sur la planète. Ainsi, nous pouvons aller de système en métasystème et métaméta système, dans un recul à l’infini pour mieux percevoir, en reliant les niveaux pour mieux comprendre et en situant l’énigme à déchiffrer à son niveau pour mieux agir.
La systémique simple des ingénieurs s’occupe des processus physiques ou des flux financiers dont l’environnement considéré est juste l’entourage de même nature que celle du contenu des flux et processus. C’est l’aplatissement des niveaux de contrainte, de dépendance ou de complexité au niveau où a lieu l’énigme étudié.
L’écosystémique hypercomplexe de l’humain tient compte du niveau culturel dépendant du niveau social et tient compte en plus du niveau symbolique le plus complexe et le plus dépendant. En effet, le niveau symbolique est celui des croyances et règles de conduite qui orientent et délimitent les significations et les valeurs possibles du niveau culturel.
L’écosystémique de Georges Clemenceau disant: "La guerre est une affaire trop importante pour être confiée à des militaires" qui ne peuvent pas percevoir la forêt avec le nez collé sur l’arbre. Clemenceau faisait de l’écosystémique sans le savoir, comme le bourgeois gentilhomme de Molière fait de la prose sans le savoir. En effet, l’écopolitique de la hiérarchie des niveaux de contrainte ou de dépendance, dans la Théorie des contextes de Anthony Wilden, met au niveau politique le choix de la paix et la guerre et l’attribution des ressources appropriées. Le niveau politique oriente et délimite les stratégies militaires et diplomatiques possibles au niveau de la stratégie du choix des batailles à engager avec des ressources qui leur sont attribuées. Ces batailles du niveau de la stratégie orientent et délimitent les combats au niveau tactique. Les militaires des guerres perdues sont ceux qui n’abordent pas le niveau politique des buts de guerre et de paix.
L'écosystémique en psychologie étudie et intervient sur l’Homme fait de boue minérale, suivant beaucoup de mythologies, mais aussi de sang, d’os et et de peau biologiques des cellules associées en tissus et les tissus en organes et appareils au seul niveau biologique nécessaire et insuffisant. Au niveau social est l'association des collègues, de ceux qui partagent la même loi (lex, legis) et le même héritage (legs). Loi et héritage sont au niveau culturel de l’ordre des idées. C’est le niveau de l’homo sapiens, ludens et demens, celui de la folie, le jeu et la sagesse orienté par les croyances et règles de conduite du niveau symbolique.
"[...] En tant qu’ordres d’idées et de représentations engendré par les activités des êtres sociaux, la culture ne peut se maintenir et se reproduire que grâce aux trois autres ordres" (Anthony Wilden." p. 521, 1983)
Processus primaire et secondaire chez Freud [modifier]
Dans le schéma freudien, le processus primaire est celui du langage des "représentants de choses", de la communication non verbale interne, de la pensée de l’inconscient freudien ; le processus secondaire est celui de la langue des “représentants de mots” dans la parole du conscient. Le subsconscient n'est ni image, ni parole ; il est fait de sensations brutes non formulées. Ainsi et commentant les écrits de Freud, Jacques Lacan a pu dire de cette façon: “l’inconscient est structuré comme un langage”.
René Roussillon, psychologue clinicien de Lyon, travaillant entre psychanalyse freudienne et approche écosystémique, a pu établir une distinction entre “traumatisme primaire et “traumatisme secondaire”.
Le traumatisme primaire est une blessure psychique survenue chez le sujet avant la maîtrise des mots de la parole.
Le traumatisme secondaire est une blessure survenue à l’époque de la maîtrise de la parole avec des mots pour le dire.
Dans le silence de l’incommunicabilité, une maladie psychosomatique est celle des maux pour le dire.
Alors, dans l’exercice clinique et pour atteindre et explorer le traumatisme primaire, il faut et il suffit de l’aborder avec l’agir des gestes, des saynètes, des jeux théâtraux, de la communication dite non-verbale, des images, des gestes et des sons.
La cure parolière psychanalytique feudienne ne peut se rapporter qu’au traumatisme secondaire chez des adultes.

Bibliographie
Yves Winkin, 1981. La nouvelle communication Paris: Seuil (ISBN 978-2020427845)
Guy Barrier, 2006. La communication non verbale. Comprendre les gestes et leur signification (ISBN 978-2-7101-1767-4)




Double contrainte
Le terme double contrainte est une traduction propre au français de la notion de double bind («double lien») développée par Gregory Bateson, Don D. Jackson, Jay Haley et John H. Weakland en 1956, et utilisée par la suite de manière différente par plusieurs de ses auteurs. L’ambition de clarifier la notion de double contrainte suppose de bien distinguer cette appellation du phénomène qu’elle désigne.

Sommaire
1 Origine
2 Précisions historiques
2.1 Un écueil éternel
3 Approche scientifique
3.1 Définition générale
3.2 Conséquence méthodologique (proposée comme théorème)
3.3 Théorie des contextes
4 La double-contrainte en communication
4.1 Définition
4.2 Mise en situation du phénomène
5 Exemples
5.1 Mécanique
5.2 Sociologie appliquée
5.3 Philosophie
5.4 Communication
5.5 Littérature
5.6 Cinéma
6 Références
6.1 Notes
6.2 Liens internes
6.3 Bibliographie

Origine
L’expression « double-contrainte », (désignée originalement comme double bind -« double lien »-), qui découle de notions mises en évidence par les théories de la communication et par la cybernétique, est une notion centrale de la théorie systémique. Elle fut mise en évidence en 1956 par une équipe dirigée par Gregory Bateson dans l'article Vers une théorie de la schizophrénie.
On utilise parfois en français l'expression double bind, bien que sa transposition dans cette langue soit plus précise: "double contrainte" est une expression parfaitement représentative des deux contraintes qui s'opposent, assorties d'une troisième qui empêche toute sortie. Sans cette troisième contrainte, ce ne serait qu'un simple dilemme, comme celui entre la faim et la soif, avec une indécidabilité plus-ou-moins grande suivant l'intensité des attracteurs.
L'exemple illustratif le plus simple du double bind en psychologie est un enfant de parents qui se séparent ou divorcent. Comme tous les enfants, il a un lien affectif, existentiel avec chacun des deux parents. Le drame se produit lorsque les parents se bagarrent et exigent de l'enfant un lien exclusif, demande qu'il ne peut satisfaire sans qu'il y ait pour lui contradiction avec sa vérité intime.
Pour exercer une « double contrainte » il faut et il suffit de deux ordres ou injonctions déterminantes pour l'existence physique et psychique du sujet. Ces deux injonctions sont incompatibles. À ces deux injonctions impossibles à satisfaire simultanément, il faut en ajouter une troisième: exiger le choix dans une situation de choix impossible et qui interdit tout refus, et tout commentaire sur l'absurdité de la situation. La double contrainte est un effet de la communication, la « pragmatique »; en dehors d'elle, il n'y aurait pas de double contrainte possible. La « pragmatique » (relation entre les signes et leurs effets) est une des trois voies des pratiques de la communication avec la « sémantique » (relation des sons -ou des signifiants- et des sens) et la « syntagmatique » (relation des signes entre eux).
La notion de « double-contrainte », qui s’applique au domaine de la communication, se réfère cependant de manière explicite à la notion de contrainte. À ce titre, elle ne se limite pas au seul domaine de la communication.
Au premier niveau physique, la communication est la transmission des signaux électriques, physiologiques et de son et lumière.
Au niveau psychique, la communication est la mise en commun des significations et valeurs pour former une communauté humaine.
Au niveau symbolique, la communication est la communion autour des croyances de la Religion et des règles de la Morale.

Précisions historiques
Un écueil éternel
Au XXe siècle, l’école de Palo-Alto, porte l’éclairage sur une nouvelles approche de la communication. Pour autant, la notion de « double-contrainte », caractérisée par l’impossibilité de choisir entre deux registres également obligatoires et contradictoires, décrit-elle un phénomène strictement lié au XXe siècle ? Il est possible - voire probable - que non.
Au XVIIe siècle, Jean de la Fontaine invite les hommes à réviser leurs morales trop souvent réductrices
Au XIVe siècle, Jean Buridan synthétise la même invitation à élargir nos vues par la célèbre parabole de l’âne qui voudrait mais ne peut choisir entre deux besoins également importants !
Dans l’Antiquité, Aristote sensibilise déjà ses contemporains au piège de la double-contrainte entre l’intelligence et le cœur : La Fontaine puisera abondamment dans le patrimoine culturel de la Grèce antique. Pour l'âne de Buridan entre un sac d'avoine et un baquet d'eau, ce n'est qu'un simple dilemme où il est nécessaire de choisir dans une indécidabilité plus-ou-moins-grande entre des attracteurs d'intensité presque égale. Le dilemme n'a rien à voir avec la double contrainte qui est une obligation de choisir dans une situation de choix impossible assortie de l'interdiction de ne pas choisir et de commenter l'absurdité de la situation. Il y a de fréquentes confusions entre dilemme et double contrainte, en prenant l'un pour l'autre.

Approche scientifique
Définition générale
La double-contrainte, caractéristique de la rigidité, résulte de la mise en relation volontaire ou fortuite (par une Liaison_ mécanique, un amalgame dialectique, une attitude de communication, …) de deux éléments déjà liés à un même troisième (pièce mécanique, point de vue implicite, ou explicite…) par deux autres relations.

Conséquence méthodologique (proposée comme théorème)
À partir d’une double-contrainte, il est toujours possible d’identifier (dans la durée) – et pour le moins de chercher (dans l’immédiat) - une trilogie d’éléments (pièces mécaniques, points de vues abstraits, attitude pertinente, …) permettant de sortir d’une situation apparemment insoluble.

Théorie des contextes
La généralisation de la méthode scientifique ci-avant définie suppose la modélisation préalable : il est difficile de manier des idées abstraites sans recours aux outils de communication technique : la résolution de la double-contrainte fait avantageusement appel à la théorie des contextes (approche issue de l'échec de la théorie naïve des ensembles).

La double-contrainte en communication
Définition
On nomme double contrainte une paire d’injonctions paradoxales consistant en une paire d'ordres explicites ou implicites intimés à quelqu'un qui ne peut en satisfaire un sans violer l'autre. L'anti-psychiatrie de Laing et Cooper utilise le nom de knot (« nœud ») qui évoque bien cette situation d'enfermement. To bind (bound) signifie « coller », « accrocher » à deux ordres impossibles à exécuter avec un troisième ordre qui interdit le refus d'obéissance et tout commentaire sur l'absurdité cette situation d'ordre et de contre-ordre dans l'unité de temps et de lieu. Cette interdiction se rapporte, alors, de mettre en séquence temporelle l'exécution de l'un après l'autre.

Mise en situation du phénomène
En fait, on veut décrire par cette notion un phénomène inter-humain fréquent, qui peut mener dans les cas extrêmes à la destruction ou à un blocage de la communication.
Cette situation donne naissance à une volonté de fuite. Lorsque cette fuite n'est pas possible au sens propre du terme (par exemple si l'on est économiquement ou socialement dépendant de la personne intimant l'un des deux ordres), la fuite peut avoir lieu dans un certain nombre de névroses ou de psychoses, parmi lesquelles la schizophrénie. Le mécanisme a été étudié pour la première fois en 1950 par l’école de Palo-Alto.

Exemples:
Mécanique
Paradoxe de Langevin - Pour qu'il y ait « double contrainte », il faut et il suffit un troisième ordre qui oblige à obéir et qui interdit tout commentaire sur cette situation absurde. Sans ce troisième ordre, ce serait source d'humour et de créativité. Exemple, Albert Einstein a résolu le « paradoxe de Langevin » (Paul Langevin), où des horloges atomiques donnent des temps différents lorsqu'elles se déplacent à des vitesses différentes et où la Physique newtonienne affirme le temps constant et absolu partout. Cette résolution du paradoxe de Langevin a donné naissance à la Physique einsteinienne.
Mécanique générale (Newton, Einstein)- La mécanique de Newton, caractérisée par l’utilisation d’un repère de Kepler, est-elle disqualifiée par la mécanique d’Einstein ? Non ! la mécanique d’Einstein complète la mécanique de Newton pour les systèmes mécaniques non-terrestres.
Construction mécanique (cas du « double-portage ») - La double-contrainte entre deux éléments constructifs naît de la considération simultanée (A « et » B) des relations entre 3 éléments
Libellé - Centrage entre les pièces A et B + centrage entre les pièces C et B + Liaison entre les pièce A et C
Généralisation
Inventaire des relations R1, R2, R3 relatives à la double-contrainte entre deux éléments A et B, liés à un même troisième - A R1 C + B R2 C + A R3 B

Sociologie appliquée
Organisation - « Communisme » et « capitalisme d’état » - Le lecteur désireux d’apprécier la double-contrainte née du choix impossible entre ces 2 éléments, au niveau de considération initial de la page planification, peut se reporter utilement à la discussion) associée, des 21 au 25 janvier 2006, et à l’issue proposée au paragraphe suivant pour dénouer la situation.
Éducation - Présentation de la "double contrainte de l'éducation".
Assurances sociales - L'"assuré social" est contraint de cotiser à certains organismes et on lui demande en plus de faire preuve de responsabilité dans ses dépenses de santé.
Site Wikipédia - France - Rigorisme et double contrainte relative au mot-clé Rigueur.

Philosophie
Une “utilisation” particulière du double bind peut être également citée dans l'œuvre de Jacques Derrida, et dans celle de ses lecteurs ou “disciple” (Geoffrey Bennington, Paul de Man) et qui a connu une fortune diverse dans le champ des Cultural studies aux Etats-Unis.
L'idée est qu'il y a un écart, un vide, un passage, entre l'intention et la réception de l'intention. C'est le sens même de la différance. Si X écrit une lettre (la graphie est justement le révélateur de cet écart) à Y, le contexte et l'intention de X ne pourra en aucun cas être perceptible à Y, il y va de la Poste. Par conséquent la lecture crée son propre contexte. Et Y peut bien lire les mots de X alors que X est mort.
Il apparaît ainsi impossible qu'un texte ou une lettre soit hors-contexte, et la citation même ne peut être faite ailleurs que dans un autre contexte. Un énoncé existe s'il peut être répété, dans l'altérité, ce qu'on nomme itérabilité. Ceci montre également que toute production de texte désigne implicitement qu'il n'y a pas de début absolu, et donc pas d'Absolu qui ne soit lui-même itérable, sujet à être ramené à un état antérieur.
Cette passion de Derrida pour le texte1 fonde une grande partie de son travail de déconstruction. Cela se repère dans le sérieux, le jeu de mot, le titre, autant de catégories qui mettent en œuvre ce qu'il appelle la « double bande », ou la « contrebande ». La cristalisation de l'opposition qu'a pu suciter la déconstruction derridienne est très explicitement perceptible dans le conflit qui l'opposa à la théorie linguistique performative de John Austin et de son disciple John Searle2.

Communication
Un message et sa négation - « Soyez spontané ! » - (des messages de ce type, autrement plus contraignants, peuvent produire une situation relationnelle intenable, sans issue, aboutissant même au désarroi, …).
Wikipédia / dialogue : Martin Buber place la relation humaine comme un élément prédominant de sa philosophie. De là à faire du dialogue le terrain d’une opposition entre les finalités humaine et intellectuelle (voir "duel créatif" ), il n’y a qu'un pas : c’est la double contrainte.
Un exemple utilisé par Paul Watzlawick : un panneau autoroutier indiquant "ignorez ce panneau". Si les automobilistes le prennent en compte, ils ne l'ignorent pas, et s'ils choisissent de l'ignorer, ils le prennent en compte.
Inhibition - Une mère offre deux cravates à son fils : une rouge et une verte. Son fils porte la verte lorsqu'il lui rend visite le lendemain, la mère réagissant ainsi : « Pourquoi tu mets celle-là ? Elle ne te plaît pas la rouge ? ». Ainsi quelle que soit la cravate portée, le fils sera dans l'impossibilité de satisfaire sa mère. C'est un autre exemple donné par Paul Watzlawick.
Deux langages (corporel et verbal) - La paire d'injonctions paradoxales à cheval sur deux niveaux de communications : une mère demande : « Bah alors, tu ne m'embrasses pas ? ». Le fils s'exécute mais la mère réagit par un mouvement de raideur et de recul. Le discours verbal et le discours corporel sont paradoxaux et il n'y a pas moyen de satisfaire l'un sans ignorer l'autre. C'est le départ de l'idée de Gregory Bateson en visionnant son film pris à Bali. L'enfant est pris entre deux ordres et ne peut obéir à l'un sans désobéir à l'autre.
Qu'est-ce un paradoxe ? Quels sont les différents types de paradoxe quand il y a ?
un peu d'humour, dans ce dialogue : " tu dragues ma soeur ? je vais te casser la figure ! " " non, je drague pas ta soeur " " quoi qu'est ce qu'elle a ma soeur tu la trouve moche ? je vais te casser la figure ! " " mais non, elle est tres jolie ta soeur.... " " quoi tu voudrais draguer ma soeur ?? mais je vais te casser la figure !! "( un cas d'inhibition un peu similaire au cas des 2 cravates .... )

Littérature
Un bel exemple de la difficulté de comprendre le concept de « double bind » se trouve chez Jorge Luis Borges, dans son recueil intitulé L'auteur3. Il imagine un pays dont l'art de la cartographie est à ce point poussé à bout, que la carte du pays recouvre le pays dans son ensemble. Ce texte est cité par Michel Foucault au début de son ouvrage Les mots et les choses4 et suscita chez lui un développement original du concept d'hétérotopie, ou espaces autres, à la fois dans l'espace et hors de l'espace5
Chez les robots, Cercle Vicieux, Isaac Asimov
Voir scénario (I, Robot)
Dostoievski utilise la double contrainte comme architectonique, notament pour L'idiot.
Il "met ses personnages dans des situations impossibles" et observe leurs actions.
William Styron (1979). Le Choix de Sophie, Ed. Gallimard, coll. Folio, pp. 864-867.
Mère de famille polonaise, Sophie se voit contrainte d'effectuer un choix contre nature par l'officier nazi responsable de déterminer qui va rejoindre les fours crématoirs. Ce dernier lui accorde le "privilège" de choisir entre sa petite fille et son nouveau-né. Si elle ne le fait pas rapidement, les deux enfants seront tués.

Cinéma
Psychose (film) (Alfred Hitchcock)
Voir le résumé du scénario, dûment circonstancié par rapport à la double-contrainte
2001, l'odyssée de l'espace (Clarke, Kubrick)
Voir le résumé du scénario, dûment circonstancié par rapport à la double-contrainte

Notes
↑ « Il n'y a pas de hors-texte », dit-il dans La dissémination
↑ Voir le livre de Derrida, Limited Inc, Paris, Galilée, 1990.
↑ trad. Paris, Gallimard, 1960.
↑ Paris, Gallimard, 1964.
↑ « Des espaces autres » [1967 et 1984], dans Dits et écrits, t.II, Paris, Gallimard, éd.2001.




Désir mimétique
Au plus simple, dans la règle de l’économie d’explication ou Rasoir d'Ockham, le désir mimétique est une théorie unitaire des processus économiques, mentaux et sociaux élaborée par René Girard qui a fait une relecture critique des œuvres de Freud et de Marx. Aujourd'hui, des chercheurs l'utilisent comme outil en anthropologie, en économie et dans d'autres champs disciplinaires des sciences sociales, comme la politologie, la psychologie, la sociologie, etc.
René Girard, Celui par qui le scandale arrive. Entretiens avec Maria Stella Barberi (Hachette, col. Littératures, Paris, 2001). C'est un court ouvrage de 192 pages d’introduction à la pensée complexe et révolutionnaire en sciences sociales.
"[…] Dans cet ouvrage, René Girard redéploie sa théorie de la violence mimétique, pour montrer qu’elle est seule à même de permettre de comprendre la spirale dans laquelle nos sociétés sont entraînées : la violence n’est ni politique ni moins biologique et en ignorant les ressorts de l’imitation, on s’interdit de comprendre les dangers qui nous menacent. Cette réflexion le conduit à s’élever contre le relativisme dans les sciences humaines et sociales qui minent les pensées contemporaines. À cette occasion, il réaffirme la contribution essentielle que propose l’anthropologie du Nouveau Testament et précise ainsi les points qui l’attachent comme ceux qui l’opposent à Claude Lévi-Strauss. René Girard reprend également les grandes lignes de sa pensée sous la forme d’un dialogue particulièrement accessible, faisant de ce livre une véritable introduction à l’une des contributions majeures à la philosophie et à l’anthropologie contemporaines".
Dr. Maria Stella Barberi est professeur de sciences politiques à l’Université de Messine, Italie.http://www.nouvellescles.com/Entretien/Barberi/Barberi.htm

Sommaire
1 Généralités
1.1 Le modèle-obstacle
1.2 Lacan et Girard
1.3 Freud et Girard
1.4 Besoin, demande et désir
1.5 Critiques particulières du désir mimétique de Girard
1.6 Liens externes

Généralités
La mimesis est déjà mentionnée par Aristote, « L'homme diffère des autres animaux en ce qu'il soit le plus apte à l'imitation », 1. D'autre part, chez Freud, le propre de l'Homme est le désir qui est au centre de toutes les structurations et déstructurations psychiques. René Girard, en rassemblant les deux termes, a inventé le désir mimétique qui est l'interférence immédiate du désir imitateur et du désir imité. En d’autres termes, ce que le désir imite est le désir de l’autre, le désir lui-même. L’autre désigne le désirable en le désirant lui-même. Il s'agit d'un dispositif qui fait sortir la rivalité du mimétisme et se renforcer le mimétisme sous l'effet de la rivalité avec cette implacable logique dite « circulaire » de la rétroaction positive amplificatrice en « runaway », c'est-à-dire en emballement et épuisement des protagonistes.
René Girard enseignait encore à l'Université Johns Hopkins à Baltimore, MD, où Anthony Wilden produisait avec Jacques Lacan "Speach and Language in Psychoanalysis" en 1968, par et à travers lequel le premier traduisait, critiquait et introduisait le second dans le monde anglophone. Michel Serres allait commencer en 1969 sa série "Hermès" avec "La communication".
L'exemple illustratif, donné par René Girard, d'enfants qui se disputent des jouets semblables en quantité suffisante, conduit à reconnaître que le désir mimétique est sans sujet et sans objet, puisqu'il est toujours imitation d'un autre désir et que c'est la convergence des désirs qui définit l'objet du désir et qui déclenche des rivalités où les modèles se transforment en obstacles et les obstacles en modèles.
Depuis plus d'un quart de siècle, René Girard renouvelle l'anthropologie et ses ramifications dans la psychologie et l'économique - selon une logique qui réorganise tous nos savoirs - à partir d'une idée forte, claire et unitaire, suivant la règle d'Occam de l'économie du savoir, qui est la suivante: l'Homme est un animal mimétique. Aristote, après Platon, avait placé l'imitation au cœur de la culture, car il n'y a pas d'apprentissage sans imitation. René Girard, inspiré par la littérature et la mythologie, formation littéraire et diplôme d'archiviste paléographe obligent, révèle la dimension conflictuelle de l'imitation et son rapport avec la violence2.
"L'homme désire toujours selon le désir de l'Autre" est le postulat du désir mimétique, dans un conflit tragico-comique dont les protagonistes deviennent interchangeables et transformés en « doubles » symétrique "en miroir"dans une relation duale de la rivalité mimétique qui conduit à la violence mimétique.
Sur la scène collective, la violence mimétique suscite la victime émissaire, bientôt transformée en dieu parce que son sacrifice a ramené la paix sociale. La violence et le sacré (1972) démonte ce dispositif qui expulse la violence en engendrant le sacré.
Sur le plan individuel, les hommes se haïssent parce qu'ils s'imitent. Le mimétisme engendre la rivalité, mais en retour la rivalité renforce le mimétisme. Les protagonistes d'un tel conflit tragique ou comique ne voient pas qu'ils sont interchangeables, symétriques, des « doubles », mais l'observateur extérieur le voit : il y a double logique, celle du désir et celle de l'imitation. L'erreur tragique du désir ne relève pas de l'inconscient, mais d'une incompatibilité entre sa propre logique - le projet différentiel - et la logique à laquelle il est soumis qui est celle du mimétisme et qui va dans le sens d'une croissante indifférenciation. En d'autres termes, faire de l'Autre un modèle, c'est faire de lui un rival. Cette « incompatibilité » - entre la logique du désir dans son projet différentiel et la logique du mimétisme qui conduit à l'indifférenciation - rejoint l'expression anglo-américaine de double bind dans les paradoxes et double contrainte ou mieux « injonctions paradoxales », pierre angulaire de la théorie batesonienne de la schizophrénie.
La notion de désir mimétique devient pleinement intelligible avec le "modèle" du désir qui devient "obstacle" dans la réalisation de ce désir, comme dans l'exemple illustratif donné par Girard des enfants qui se disputent pour des jouets identiques en nombre plus que suffisant. C'est le phénomène fondamental du modèle-obstacle.
Le modèle-obstacle [modifier]
Comme le triangle oedipien de Freud, le désir mimétique de Girard est triangulaire. C'est le désir codé et médiatisé par l'Autre. Le désir "selon l'Autre" peut être avoué ou dissimulé. Le modèle peut être imaginaire ou réel, il peut transcender, dans un monde de valeurs inaccessibles où s'agite fébrilement et vainement le disciple ou au contraire lui être cet "alter ego" dont un "rien" le sépare, ce rien étant le "tout" du désir dans l'indifférenciation du mimétisme. La distance qui sépare le disciple de son modèle est le critère pour distinguer deux sortes de médiation.
"[...] Lorsque l'imitation est revendiquée comme telle ou que la distance est infranchissable, c'est une 'médiation externe'. Lorsque le médiateur se rapproche ou que l'imitation devienne moins 'bouffonne' ou plus 'réaliste', une rivalité s'installe et se développe entre le 'disciple' et le 'modèle'. Le sujet désirant ne voit plus son médiateur comme "modèle", mais comme un obstacle à la réalisation de son désir et le 'modèle' voit dans son 'disciple' un rival. Dans la 'médiation interne', l'Autre, de modèle, est devenu obstacle. Intervertissant l'ordre chronologique et logique du désir, le sujet désirant croit rivaliser pour un objet qu'il a désiré spontanément et se met à détester celui qui lui en barre l'accès ou le lui dispute. Il s'agit d'une "haine impuissante", car non seulement elle coexiste avec l'admiration, mais elle la renforce et en est inséparable. On comprendrait mieux une "envie haineuse" si l'on ne part pas de l'objet de la rivalité." (Thanh H. Vuong & Jorge Virchez , "Communauté économique de l'Asie-Pacifique", p.90, Presses Inter Universitaires, Cap Rouge, Qc, Canada, 2004).
Le point de départ et le point d'aboutissement devraient être le rival qui est aussi et en même temps le modèle médiateur.
"[...] Entre les trois sommets du triangle girardien, les liens se resserrent, les oscillations augmentent en amplitude et en fréquence. L'être médiatisé ne pouvant que reconnaître souterrainement la supériorité du modèle-obstacle, l'Autre est rival parce qu'il est modèle et modèle parce qu'il est rival. Plus la distance diminue entre le sujet qui désire et l'Autre, plus les différences s'amenuisent, plus la haine s'intensifie. Le concept freudien d'ambivalence, d’attirance et d’aversion à la fois et en même temps, rencontre adéquatement les sentiments de vénération pour le modèle qui se double de haine pour l'obstacle. Avec le désir mimétique, René Girard affronte Marx sur le terrain de la rareté avec la mimesis et Freud sur le terrain du désir avec la mimesis." (ibid. p. 91)
C'est la convergence des désirs qui crée l'objet du désir chez Freud et la rareté chez Marx.
René Girard prétend ainsi faire l'économie du refoulement et donc ce "deus ex machina" qu'est pour lui l'inconscient freudien. Le sujet désirant, ou plutôt - puisqu'il n'y a jamais qu'un seul désir, le même pour tous les hommes dans le postulat du désir mimétique - le désir, se refuse à admettre la réciprocité mais toutes ses stratégies pour l'éviter le font toujours retomber dans l'identique.
On peut aussi faire l'économie de la répétition freudienne des symptômes. René Girard dit (1972, pp. 350-352, Des choses cachées depuis la fondation du monde chez Grasset, Paris). Quelques pages rafraîchissantes sur l'analyse du masochisme:
"[....] Le désir s'interroge, acquiert un savoir sur lui-même et met ce savoir au service de ses objectifs, par exemple, il voit bien ses modèles se transformer en obstacles, mais au lieu d'interpréter cette transformation dans la logique du mimétisme, il obéit à sa propre logique, il s'accroche à son projet différentiel et transforme lui-même les obstacles en modèles. Tel est le secret du masochiste qui fait du résultat inévitable, certes, mais inacceptable, de ses désirs passés, la condition préalable de tout désir futur".
Avec le désir mimétique, René Girard affronte Marx sur le terrain de la valeur et Freud sur celui du désir. La politologie interprète un grand nombre de conflits à la lumière de ce désir mimétique dans la violence et le sacré. La psychologie rapporte la souffrance individuelle à l’erreur chronologique et logique du modèle devenant rival et le rival pris comme modèle.
"[…] Cette rétroaction amplificatrice, inscrit dans le triangle du désir, est communément appelée ‘cercle vicieux’. C’est parce qu ‘elle s’apparente à une logique paradoxale, celle de la circularité du cercle vicieux, que la dynamique du désir passe pour irrationnelle. Elle est d’une autre rationalité que celle de l’enchaînement linéaire proportionnel et linéal de l’antériorité de la cause sur l’effet". (ibid, p.91).
À partir de l'exemple illustratif des enfants qui se disputent pour des jouets identiques en nombre suffisant, se révèle le postulat du désir mimétique qui est le "désir selon l'Autre". En effet, le désir mimétique n'est pas un désir d'appropriation d'objet, mais d'appropriation du désir de l'autre. C'est à ce point que se trouve la majorité des confusions et malentendus.
C'est à la convergence des désirs que se forme l'objet du désir.
Le point de départ et le point d'aboutissement devraient être le rival qui est aussi et en même temps le modèle médiateur. Cette circularité débouche sur la "rivalité mimétique" et la "violence mimétique" résolues à travers la victime émissaire qui ramène la paix sociale dans l'espace collectif.

Lacan et Girard
Même si Jacques Lacan n’a jamais parlé, ni publié spécifiquement sur René Girard, comme Anthony Wilden, il a eu la délicatesse de le mentionner.
Jacques Lacan a dressé le portrait du modèle-obstacle avec et par cette acrobatie verbale où le "Nom du Père" est à la fois le "Non du Père". Dans la théorie lacanienne, le Nom du Père représente ce que Lacan appelle le Père Symbolique. Ce dernier n'est pas un père Réel ou Imaginaire (imago) mais correspond au Père Symbolique mythique de "Totem et Tabou". Selon Lacan, les exigences de la théorie menèrent Freud à "lier l'apparition du signifiant du Père, en tant qu'auteur de la Loi, à la mort, voire au meurtre du Père - montrant ainsi que si ce meurtre est le moment fécond de la dette où le sujet se lie à vie à la Loi, le Père symbolique en tant qu'il signifie cette Loi est bien le Père mort ". Cette scène originaire entre toutes est reliée chez Freud au "refoulement originaire", auquel Lacan préfère les termes "métaphore constituante" ou "métaphore paternelle". C'est en raison de l'échec de cette métaphore paternelle, dit Lacan, que le psychotique arrive à forclore ou rejeter (verwerfen) le Nom du Père. Lacan précise sa conception de la fonction symbolique du père.
"[...] Par l'Œdipe, l'enfant assume le phallus en tant que signifiant, ce qui suppose une confrontation à la fonction du père"3.
Alors que pour la fille, le trajet est relativement simple, pour le garçon, il en va autrement. L'Œdipe doit lui permettre l'identification à son propre sexe et l'accession à la position paternelle, à travers ce que Lacan appelle la "dette symbolique". Il possède l'organe; sa fonction doit venir de l'Autre (l'Autre qui est au-delà de l'autre que représente son père, dit Lacan): le Père Symbolique.
Le "Nom du Père" représente le modèle à imiter dans le désir mimétique et le "Non du Père" surgit lorsque le modèle devient l'obstacle à travers la rivalité dans la similarité ou la proximité des fonctions. À partir du "Nom du Père" qui est aussi le "Non du Père" et avec la théorie girardienne4 du désir mimétique, on entend faire l'économie du refoulement et de l'inconscient freudiens. Pour la psychanalyse orthodoxe l’obstacle du Père est simplement l’accès à la mère dans le tabou de l’inceste.
"Le désir de l'homme est le désir de l'Autre" écrit Lacan. L'Autre n'est pas une personne mais un principe (dans la signification profonde ou authentique de "idée première" ou "image prédominante"). C'est le lieu de la "loi du désir", le lieu de l'"interdit de l'inceste" et du "phallus". Selon Lacan, l'Autre - qui est représenté mythiquement par le Père Symbolique de "Totem et Tabou" est le seul lieu où il est possible de dire "je suis qui je suis".
Il est remarquer que la filiation de père en fils qui assure l'identité de l'individu dans la tradition biblique occidentale, comme en témoignent la longue litanie généalogique des fils d'Abraham et l'identité sociale assurée par la transmission patrilinéaire du patronyme. Le paradoxe de l'identité et de l'autonomie qu'implique cette vérité - identique ou identifié à qui et à quoi ? - nous oblige à désirer ce que l'Autre désire : nous désirons ce que l'Autre désire que nous désirons. Alors, ce que l'Autre désire que nous désirons est réifié en "Surmoi" lorsqu'il est intériorisé et lorsque l'Autre est devenu un modèle.

Freud et Girard
Aussi, ce n'est qu'après une re-lecture du mythe grec "Œdipe" (littéralement "pied enflé") que René Girard affronte Freud et le fameux triangle œdipien. Le concept freudien de "ambivalence" rencontre adéquatement les sentiments de vénération pour le modèle qui se double de haine pour l'obstacle5. Ce chapitre VII est intitulé "Freud et le complexe d'Œdipe", tandis que le chapitre VIII se rapporte à la critique des thèses freudiennes sur "Totem et tabou et les interdits de l'inceste"6.
Freud rend compliquée et indécise la démarche analytique dans l'interprétation du désir enfantin d'inceste et de parricide et se voit contraint - pour engendrer, à partir d'Œdipe, le type d'ambivalence déjà observé et qui domine, selon lui, toute la vie psychique - de construire une genèse anormale d'Œdipe. Le silence de Freud est étonnant sur l'interaction mimétique mère-fille à travers cette même "ambivalence" du modèle et qui devient obstacle dans la relation rivalitaire pour le même objet d'amour, comme le père, pour la mère. La face négative de l'ambivalence reste le désir de tuer le père, désir "naturellement" dérivé du désir d'inceste puisque le père est le rival qui barre l'accès à la mère. La face positive est la tendresse que l'enfant garde pour son père qui a été d'abord son "modèle", tendresse qu'une composante "bisexuelle" vient renforcer et rendre "anormale" en suggérant à l'enfant de se faire objet d'amour, comme la mère, pour le père.
À travers le désir mimétique, Girard fait la relecture de Freud et l'affronte sur le terrain du délire, de l'hypnose et de l'hystérie. Girard critique le "platonisme" de Freud et le succès de ces sortes d'idées que sont Eros et Thanatos, le "complexe d'Œdipe" et le "narcissisme" ne s'expliquent pas seulement parce que Freud fut le premier à traiter "rationnellement" de ces phénomènes. Mais aussi, et peut-être surtout, ce succès est dû à des habitudes de pensée que Girard s'efforce de désordonner: Le recours à des archétypes qui sont des modèles réels ayant comme les idées platoniciennes une vertu fondatrice. Ainsi, le triangle familial - par sa stabilité, son universalité et son antériorité chronologique - va jouer à la perfection son rôle archétypal qui fait de lui le modèle et le père de tous les rapports triangulaires postérieurs. Mais comment reproduire un triangle?
Le problème du passage de l'essence à l'existence ne peut être résolu, chez Freud comme chez Platon, que par le moyen de l'imitation, la "mimésis". Or, une définition non conflictuelle ne permet pas de comprendre pourquoi ni comment des "malades" s'obstinent à reproduire l'expérience traumatisante qu'ils ont faite avec leurs parents, pourquoi ni comment la répétition de ce qui fait toujours souffrir peut être conciliée avec le "principe du plaisir".
En replâtrage, on voit apparaître, dans "Au-delà du "Principe du plaisir", le fameux "instinct de mort" qui est l'aveu de l'impuissance de la psychanalyse de rendre compte, à partir du modèle œdipien, non seulement de la "répétition" des symptômes névrotiques, mais encore de leur aggravation. Le seul moyen d'assurer la reproduction mimétique des triangles de la rivalité est le désir mimétique lui-même. Il donne au présent, et non au passé, un principe de rivalité dynamique: imiter un désir préexistant, c'est ne jamais sortir de la rivalité triangulaire, sinon de la folie.
Avec Lacan, la critique est de l'intérieur et contribue au développement du schéma psychanalytique. Avec Girard, c'est le fondement qui est ébranlé et demande une refonte des principes directeurs. À travers la critique girardienne, on peut soupçonner un Freud cybernétique, sémiotique et systémique dans une conjonction possible avec Gregory Bateson à la Stanford University où Girard œuvrait après son passage à l'Université Johns Hopkins.

Besoin, demande et désir
Article détaillé : Besoin désir demande.
La théorie freudienne du désir (Wunsch) repose sur le problème de l'identité, une unité paradoxale qui assure à la fois la différence de l'Autre (ipse) et la ressemblance à l'Autre (idem) où l'Autre est à la fois le modèle (du désir) et l'obstacle (à son accomplissement). Derrière la symbolique se tient la notion de désir (inconscient) médiatisé. Le terme du texte “Trieb” (“trend”, “tendance” ou “tropisme”), que l'on traduit par "instinct" ou "pulsion" n'a, de toute évidence, voulu signifier instinct pour Freud et on peut très bien le traduire par "désir". De plus, Freud souligne qu'il n'y a pas de "motions pulsionnelles" (Triebregungen) "dans" l'inconscient, que ce dernier ne contient que des "représentants de la pulsion" (Triebrepresentanz). D'autres concepts freudiens, tel que l'accomplissement de désir et le "Lust" du "Principe du plaisir", peuvent également se traduire par le concept de "désir". D'autre part, le mot Freud (en allemand, avec la lettre initiale en majuscule du nom commun) signifie à la fois "joie" et "plaisir", conjoignant le "désir" des fluides corporelles aux ébranlements cérébraux des commutations du cerveau. Freud Prinzip peut être traduit aussi bien en "prin

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