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lundi, 06 mars 2006

L'ostéopathie, une source de jouvence pour toute la société!

Source : Isabelle Craig
Collaboration spéciale


LES OSTÉOPATHES DE PLUS EN PLUS EN DEMANDE AU QUÉBEC

C’est à un chirurgien américain, le docteur Andrew Taylor Still, que l’on doit l’existence de l’ostéopathie, une médecine manuelle qui connaît un essor considérable au Québec, mais aussi en Europe et en Australie. Cent vingt-cinq ans ont passé depuis, mais les principes de base de cette approche thérapeutique sont plus que jamais actuels pour soigner nos corps stressés et malmenés.

«On est submergés de monde!» «La demande est épouvantable!» Les ostéopathes débordés se retrouveront-ils bientôt chez… l’ostéopathe?

Inconnue au Québec il y a encore une vingtaine d’année, la pratique ostéopathique connaît aujourd’hui une telle popularité qu’il faut souvent attendre deux ou trois mois avant d’avoir un rendez-vous. Après les sportifs, les musiciens et les danseurs voilà que monsieur et madame Tout-le-Monde s’y mettent. Et pour ceux qui croient encore que l’ostéopathe est le vague cousin du ramancheux ou du rabouteur, quelques précisions s’imposent.

Oui, l’ostéopathie est une médecine manuelle. Oui l’ostéopathe palpe, manipule, tournaille et presse, mais là s’arrêter la comparaison.

Les vrais ostéopathes, à ne pas confondre avec les charlatans qui pratiquent après un week-end de formation, ont reçu environ 1500 heures de formation sur cinq ans, à temps partiel. Ils ont également rédigé une thèse ou ajouté une sixième année d’étude. Pour être admis dans une des deux écoles «sérieuses» du Québec, il faut, règle générale, avoir un baccalauréat en sciences de la santé.

Le Collège d’études ostéopathiques de Montréal offre également une formation de six ans à plein temps, validé par l’Université Wales de Grande-Bretagne. Cela représente 5000 heures de formation.

Pour vous donner une idée du bagage des praticiens, sachez que sur les 300 ostéopathes reconnus par le registre québécois des ostéopathes, 200 son aussi physiothérapeutes… pas massothérapeutes : physiothérapeutes! Comme ceux qui travaillent dans les hôpitaux. Et on retrouve même quelques médecins et dentistes parmi tous ces ostéopathes.

Toutes sortes de problèmes

«La plupart de gens nous consultent pour des douleurs au dos, au cou, pour des tendinites ou des bursites, mais nous traitons beaucoup d’autres problèmes de santé», explique André Caron, un praticien de Montréal, diplômé en physiothérapie, en réadaptation et en ostéopathie.

LES HORLOGERS DU CORPS

«On ne traite pas les symptômes mais l’origine de la douleur. Une migraine peut venir d’un problème à la cheville. Un mal de dos peut venir d’un engorgement du foie car les viscères, comme le foie, ont des attaches sur le système squelettique. Il y a un lien anatomique entre les différents systèmes du corps humain, c’est de la biomécanique pure, ça n’a rien d’ésotérique.»

Les ostéopathes se décrivent souvent comme des horlogers du corps humain. «Le cadran humain peut être en retard, en avance ou carrément arrêté; dans les trois cas, il ne donne pas l’heure juste et c’est notre travail de remettre les pendules à l’heure», précise M. Caron.

Migraines, otites, troubles gastriques, cystites, névralgies, SPM, les applications de l’approche ostéopathiques sont nombreuses et méconnues. Même vos adolescents en traitement d’orthodontie pourraient profiter de l’ostéo pour éviter, entre autres choses, les maux de tête et les raideurs à la mâchoire.

L’ostéopathie ne guérit pas les maladies graves, qu’elles soient dégénératives ou infectieuses, mais certains patients y ont recours pour soulager la douleur ou encore les effets secondaires reliés à la médication ou à des interventions chirurgicales.

Contre la douleur

La peintre Julie Bertrand a eu un cancer du sein et on lui a retiré des ganglions sous les aisselles. C’est à partir de ce moment que des douleurs aux bras et au dos sont apparues, tenaces et récurrentes. Difficile de tenir le pinceau. Les médecins n’avaient pas grand-chose à lui proposer. C’est avec l’aide de son ostéopathe, Michel Johnson, qu’elle a, dit-elle, retrouve l’usage de son bras.

Michel Johnson pratique dans le Centre-Sud de Montréal. Également formé en physiothérapie, il a commencé sa formation à Paris et l’a terminée au Centre ostéopathique du Québec. Ce praticien, qui traite des patients âgés de 2 mois à 82 ans, constate que la majorité des gens qui le consultent sont incapables de désigner la source de leur problème. Presque sept clients sur 10 ignorent comment leurs douleurs ont commencé. Et trois consultations sur 10 sont reliées à des accidents, des chutes, des faux mouvements.

«Pour faire un bon diagnostic et un bon traitement, il faut compter une heure et cette heure avec le praticien, les patients l’apprécient. Ils voient le chiropraticien en 10 minutes. Ils attendent 90 minutes pour voir le médecin en cinq minutes et repartent avec une ordonnance. Les clients arrivent ici découragés, car il n’y a pas de prise en charge globale de la santé. Tout est morcelé. À l’inverse, l’ostéopathie est une approche globale.»

Une pratique non encadrée

L’ostéopathie comporte des risques. Pour délier les muscles, articulations, tendons, viscères, le praticien utilise diverses manœuvres et manipulations. Des actions qui peuvent avoir de graves conséquences. L’an dernier, une jeune fille de Montréal, qui consultait pour une grippe, s’est retrouvée paralysée. L’ostéopathe en question, qui n’était pas membre du Registres des ostéopathes du Québec, s’annonçait aussi comme naturopathe.

Tous les ostéopathes rencontrés, formés selon les normes internationales, implorent le gouvernement d’agir. Le Québec, contrairement à un grand nombre de pays dont l’Angleterre, la France et l’Australie, ne reconnaît pas la profession. N’importe qui peut, du jour au lendemain, ouvrir une école ou un bureau d’ostéopathie et vous recevoir en consultation.

Il faut donc faire attention, être prudent lorsqu’on choisit un ostéopathe. On recommande de consulter le Registre des ostéopathes du Québec et l’Association des diplômés en ostéopathie du Québec.

Philippe Druelle, une des sommités en la matière au Québec, constate et dénonce le vide juridique qui entoure la profession : «L’inaction du gouvernement favorise l’émergence de prédateurs, dit-il. Tant que nous ne sommes pas reconnus, nous ne pouvons pas faire la chasse aux charlatans. Faut-il attendre qu’il y ait des blessés graves avant de légiférer?»

Cofondateur du Collège d’études ostéopathiques à Montréal, M. Druelle pratique depuis une trentaine d’années. Il a soigné de grandes stars, dont les danseurs Rudolf Noureev, Sylvie Guilliem et Patrick Dupont, de l’Opéra de Paris.

Il croit fermement que le gouvernement pourrait faire des économies de plusieurs millions en intégrant les ostéopathes dans le système de santé. «On a qu’à penser aux accidents de la route, aux maladies chroniques, aux problèmes digestifs, à la gériatrie, à la pédiatrie. N’importe quelle personne peut bénéficier de l’ostéopathie, car cela aide l’organisme à mieux lutter et à augmenter l’effet de la médication. En fait, on peut toujours améliorer les différents mécanismes du corps humain.»

Paradoxe : malgré la non-existence légale de la profession, beaucoup de médecins et d’infirmières se font traiter en ostéopathie. Et les médecins réfèrent de plus en plus de clients aux ostéopathes. Michel Johnson constate : «Avant, les clients nous arrivaient avec des références pour des traitements en physiothérapie. Maintenant, même les médecins précisent qu’ils conseillent des traitements en ostéo.»


Une médecine de riche?

Un nombre grandissant de compagnies d’assurance acceptent de rembourser 20% ou 30% du coût d’une consultation, ce qui est bien peu quand on sait que les coûts oscillent autour de 75$ par rencontre et que deux ou trois rencontres sont généralement nécessaires pour faire un travail en profondeur.

Pas étonnant que la plupart des gens demandent des reçus en physio, un secret de polichinelle qui décrit assez bien l’hypocrisie ambiante. Même dans les milieux hospitaliers, l’ostéopathie est pratiquée sous couvert de la physiothérapie.

À l’office des professions du Québec, la requête de la reconnaissance déposée par les ostéopathes est à l’étude. Si la demande est acceptée, il faudra vraisemblablement attendre encore des mois, sinon des années, avant de voir naître un véritable ordre professionnel des ostéopathes.

L’ostéopathie à prix réduit

Si vous avez besoin de traitements en ostéopathie mais que vous n’avez pas d’assurance, la clinique externe du Collège d’études ostéopathiques de Montréal, vous offre une alternative fort intéressante : des traitement prodigués par des étudiants accrédités et supervisés par un professeur. Coût des consultations : 40$. On prend rendez-vous au 514-284-3001.

OSTÉOPATHIE POUR LES ENFANTS

Coliques, problèmes digestifs, problèmes de succion, voilà qui rappelle de bien mauvais souvenir à plusieurs parents. Autant de malaises pour lesquels il existe peu de remèdes. Pourtant, plusieurs ostéopathes québécois s’intéressent de près au bien-être des nourrissons et des enfants.

«Le premier traumatisme pour le corps, c’est la naissance. Il y a parfois, lors de l’accouchement, des compressions de la boîte crânienne et du visage qui vont perturber le système nerveux de l’enfant. On pense bien sûr à un accouchement difficile, mais un accouchement trop rapide, avec des contractions violentes, peut aussi créer des compressions. Un autre élément qui peut jouer, c’est la position de l’enfant au moment de l’expulsion», explique Alain Bouchard, physiothérapeute et ostéopathe qui consacre sa pratique aux marmots.

Son travail d’ostéopathe consistera à libérer, par des manœuvres douces et indolores utilisant les micromouvements présents, les tensions et les compressions siégeant dans la boîte crânienne. Défaire l’étau en quelque sorte.

«L’expérience clinique démontre que bien des petits ennuis peuvent être évités si les enfants sont traités en bas âge.»

Plusieurs questions sur les mécanismes fondamentaux par lesquels l’ostéopathie trouve son efficacité, demeurent à ce jour sans réponse. Des études menées par des praticiens tracent cependant des liens étonnants entre ces compressions crâniennes et plusieurs troubles de l’enfance, tels que les retards psychomoteurs, les difficultés d’apprentissage et les problèmes de comportement.

Ostéopathie humanitaire

La Fondation canadienne pour l’enseignement et la recherche en ostéopathie traite, à un coût minime, une cinquantaine d’enfants par année. Des enfants généralement lourdement handicapés, âgés entre 1 mois et 4 ans. Ils souffrent de spina-bifida, de paralysie cérébrale ou encore d’autisme.

Denise Dufresne, présidente de la Fondation et ostéopathe auprès des tout-petits, ne prétend pas guérir ces enfants, mais affirme que les progrès qu’ils accomplissent sont parfois étonnants. «C’est inouï tout ce qu’on peut apporter aux enfants. Certains réussissent à faire des mouvements ou à tenir des positions soi-disant impossibles dans leur condition. Ces progrès sont déterminants pour eux, mais aussi pour la confiance des parents.» Certains petits seront suivis pendant quelques années, d’autres de façon plus ponctuelle afin de laisser une chance à tous d’être traités par un ostéopathe. Les journées de l’enfance ont lieu environ deux fois par moi à la Maison de l’ostéopathie à Montréal.

Information : 514-284-3001.

Commentaires

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Écrit par : Research Paper | mardi, 06 juillet 2010

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Écrit par : Essay Help | vendredi, 23 juillet 2010

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